Le Cameroun a forcé des milliers de réfugiés nigérians qui avaient fui les djihadistes de Boko Haram à rentrer contre leur gré.
Malgré un accord entre les deux pays pour éviter les retours forcés l’ONU a déclaré mardi que les soldats camerounais ont procédé à des rapatriements.
Selon l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) plus de 2 600 réfugiés ont été envoyés cette année contre leurs souhaits aux Nord-est du Nigeria, où l’insécurité persiste et l’accès aux services de base reste limité.
Les deux pays et le HCR, au début du mois de mars, ont signé un accord stipulant que les réfugiés résidant au Cameroun qui ne veulent pas retourner au Nigeria ne seront pas contraints au retour.
Babar Baloch, le porte-parole du HCR, a déploré à Genève, le renvoi des réfugiés.
Plus de 85 000 réfugiés nigérians résident dans des régions du Grand Nord du Cameroun, où les militants islamistes lancent des attaques, utilisant souvent des femmes kamikazes et des enfants.
Les jeunes enfants et les femmes enceintes font partie des réfugiés qui ont été renvoyés de force au Nigéria par l’armée camerounaise.
« Certaines familles ayant été séparées et les mères forcées à laisser leurs enfants au Cameroun », a indiqué le HCR.
La plupart des rapatriés sont incapables de retourner chez eux en raison de la menace de Boko Haram, et sont plutôt prises dans des camps de déplacés internes, a indiqué l’agence.