Le Cameroun a rouvert depuis vendredi dernier sa frontière avec le Nigeria fermée la veille à Fotokol par crainte d'une attaque au lendemain d'un assaut meurtrier de la secte islamiste nigériane de Boko Haram dirigé contre un poste frontière nigérian dans cette région, annoncent des sources sécuritaires.
La ville de Fotokol dans la région de l'Extrême-Nord camerounaise est un point de passage donnant accès à Gambaru, dans le Nord-Est du Nigeria, par la traversée d'un pont suspendu au-dessus d'un cours d'eau, limite naturelle entre les deux pays voisins. Elle se sert de transit pour le commerce triangulaire entre le Cameroun, le Tchad et le géant ouest-africain.
Sa réouverture aura duré vingt-quatre heures, une décision prise par les autorités camerounaises jeudi matin dans le but de protéger le territoire national contre une éventuelle attaque de Boko Haram. La veille dans la nuit, le groupe jihadiste avait mené un assaut meurtrier contre un poste-frontière de Gambaru.
La localité de Fotokol aujourd'hui sécurisée par un important dispositif des forces camerounaises a elle-même été plusieurs fois l'une des principales cibles de telles attaques depuis l'offensive lancée par la secte islamiste contre le pays d'Afrique centrale en 2015, avec des attentats suicides le plus souvent commis par des jeunes filles et garçons, ainsi que des femmes.
Pour cette raison, la ville a été fermée à tout accès avec le Nigeria en 2015, une mesure levée environ un an plus tard en octobre 2016, notamment pour permettre la relance de l'activité économique alors bloquée.