En 2016, les jeunes camerounais pourront intégrer le tout premier lycée agricole du pays. Vendredi 18 décembre dernier, le Ministre des Enseignements Secondaires, Jean-Ernest Ngalle Bibehe, est allé évaluer l’état d’avancement des travaux qui ont démarré il y a environ un an. C’est un joyau architectural qui prend forme du côté de Yabassi dans le Nkam. Les premiers bâtiments de l’ouvrage, qui s’étend sur un peu plus de 80 hectares, sont déjà sortis de terre.
Un ensemble homogène composé d’un bloc administratif, de deux blocs pédagogiques, d’une salle polyvalente, d’ateliers de transformation des produits, de dortoirs pour filles et garçons, de salles de cours, d’un complexe sportif et de logements d’astreinte pour le personnel enseignant, apprend-on dans les colonnes du quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, en kiosque lundi 21 décembre 2015.
A la suite de la visite du chantier, s’est tenue la 3e session du comité de pilotage de ce projet évalué à 8,5 milliards de francs. De cette rencontre il ressort que les travaux avancent plutôt bien. Les problèmes notés sont d’ordre infrastructurels. La voie entre Bonépoupa et Yabassi, près de 60km, est un véritable parcours du combattant. Autres problèmes: les difficultés en matière d’approvisionnement en eau et en électricité, la non-connexion à Internet… véritables freins à l’avancée des travaux.
Néanmoins, les deux parties se sont engagées à aller de l’avant pour une livraison du chantier avant juin 2016. Avec la santé, l'énergie et les infrastructures, l'agriculture fait partie des domaines prioritaires de la coopération chinoise à l'égard de ses partenaires africains dont le Cameroun. Dans ce pays d'Afrique Centrale, un centre de formation professionnelle spécialisé aux métiers agricoles existe déjà à Nanga-Eboko, localité de la région du Centre. Pays en développement, le Cameroun est essentiellement agricole.
Les trois quarts de ses 21 millions d'habitants qui consacrent leurs efforts à cette activité exercent cependant une agriculture paysanne rudimentaire, c'est-à-dire très peu mécanisée, qui ne permet pas au pays de satisfaire entièrement ses besoins de consommation et donc de s'assurer une autosuffisance alimentaire. Ce projet va permettre le passage à une agriculture de deuxième génération, faite, entre autres effets induits, de création d'emplois et de nouveaux métiers agricoles. Onana N. Aaron