Actualités of Wednesday, 6 November 2024

Source: www.camerounweb.com

Le Cameroun sous Paul Biya : de nouvelles révélations

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Au fil de ses 42 années de présidence, Paul Biya a dû naviguer entre démocratisation, crises sécuritaires et défis diplomatiques, transformant profondément le paysage politique camerounais.

1990 constitue une année charnière dans l'histoire politique du Cameroun. Sous la pression conjuguée des forces internes et du nouveau paradigme international incarné par le sommet de la Baule, où la France conditionne son aide à la démocratisation, le régime de Biya doit s'adapter.

Le parlement vote lors d'une session historique dite "des libertés" en décembre 1990, instaurant le multipartisme et consacrant de nouvelles libertés, notamment dans les domaines de la presse et des associations. Cette évolution marque la transformation de l'UNC en Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dès mars 1985.

Les années 2010 voient émerger des menaces sécuritaires majeures. En 2014, le pays fait face à l'expansion de Boko Haram dans l'Extrême-Nord, bien que les premiers signes de cette menace remontent à 2009. Cette situation impose au Cameroun une guerre asymétrique d'un nouveau genre.
Fin 2016, une autre crise éclate : le "problème anglophone". Ce qui commence par des revendications d'avocats concernant la traduction de documents juridiques se transforme rapidement en un mouvement plus large, touchant le secteur éducatif et révélant un malaise profond dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le règne de Biya est aussi marqué par des victoires diplomatiques significatives, notamment la résolution du conflit de Bakassi. En 2002, la Cour internationale de justice reconnaît la souveraineté camerounaise sur cette presqu'île stratégique, aboutissant à sa rétrocession effective en 2008, mettant fin à un différend territorial avec le Nigeria.

Politiquement, Paul Biya maintient son emprise sur le pouvoir, remportant sept élections présidentielles successives entre 1984 et 2018. Une longévité qui fait écho à sa déclaration de 1990 au journaliste Yves Mourousi, où il exprimait son souhait que l'histoire retienne de lui "l'image de l'homme qui a apporté à son pays la démocratie et la prospérité".