Dans une affaire qui secoue le Cameroun, Hervé Bopda, un homme d’affaires respecté, est désormais placé en détention provisoire à la prison de New Bell, à Douala. Son avocat, Me Roland Ojong-Ashu, a confirmé cette décision, précisant que cette mesure vise à permettre au juge d’instruction de mener davantage d’investigations. Bopda est en garde à vue depuis un mois, suite à des accusations multiples d'agressions sexuelles et de viols.

Selon les informations relayées par Jeune Afrique, une douzaine de plaintes ont été déposées à l’encontre de Bopda. Ces accusations font suite à une vague de témoignages anonymes, totalisant plus de 70 récits d'agressions sexuelles, diffusés sur les réseaux sociaux par un lanceur d’alerte camerounais.

L'affaire a suscité une réaction massive sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #StopBopda, largement partagé et soutenu par des personnalités influentes à travers le continent africain, dont des artistes et des sportifs.

La pression populaire a été un élément déterminant dans l'accélération de la procédure judiciaire. L'ordre des avocats et la Commission des droits de l’Homme du Cameroun ont réclamé une enquête, entraînant finalement l’interpellation et la détention provisoire de Bopda.

Cependant, Me Ojong Ashu a qualifié la détention de son client de "détention arbitraire", soulignant qu'aucune raison concrète n'a été avancée pour justifier cette mesure. Il a déposé une demande de remise en liberté immédiate, dont l'audience est prévue pour le 6 mars.

Cette affaire a également suscité une réaction du gouvernement camerounais, avec la ministre de la Promotion de la femme et de la famille saluant l'intervention des autorités judiciaires compétentes pour établir la vérité sur les faits reprochés à Bopda.

L'affaire Hervé Bopda met en lumière les questions sensibles liées aux agressions sexuelles et au traitement de telles affaires par les autorités judiciaires au Cameroun. La suite des événements, notamment l'issue de la demande de remise en liberté provisoire, sera suivie de près par l'opinion publique.