Actualités of Friday, 9 December 2016

Source: cameroon-info.net

Le Cameroun touché par le blanchiment d’argent

Franc CFA Franc CFA

Discret, mais bien présent au Cameroun, le phénomène du blanchiment d’argent semble poursuivre son bonhomme de chemin. Interrogé à ce propos, l’avocat affirme que les pouvoirs publics font ce qu’ils peuvent pour le combattre.
Selon des experts, le blanchiment d’argent est un processus consistant à dissimuler la source de l’argent ou des biens tirés d’activités criminelles.

Le phénomène est bel et bien présent au Cameroun même si les affaires y relatives se gèrent dans la discrétion absolue, affirme Le Quotidien Émergence édition du 8 décembre 2016. Interrogé à ce sujet, Me Sylvain Souop, membre du Conseil de l’Ordre National des avocats, parle entre autres de la lutte des pouvoirs publics, mais aussi du déficit des moyens matériels et humains noté chez les institutions en charge de cette affaire.

Répondant à la question de savoir si on peut efficacement lutter contre le blanchiment d’argent au Cameroun, Me Sylvain Souop déclare que «la lutte contre le blanchiment d’argent a d’abord besoin d’un instrument de prévention. Par exemple l’article 66 de la constitution qui stipule que chacun puisse déclarer l’origine de sa fortune. Ou alors qu’on institue l’infraction d’enrichissement illicite. C’est-à-dire que vous avez quelqu’un qui devient subitement riche, on ne sait comment. On doit pouvoir l’interroger sur l’origine de sa fortune. Mais ça n’existe pas encore au Cameroun».

L’avocat poursuit: «également il faut l’éducation de la population en matière de blanchiment d’argent. Parce que dans un pays pauvre comme le nôtre, quelqu’un qui a subitement l’argent, ce n’est pas le voisin qui va le trahir, s’il a donné un peu d’argent au voisin. Si le niveau de pauvreté dans le pays n’est pas éradiqué ou alors ramené à sa simple expression, il est fort probable que la lutte contre le blanchiment d’argent va être une vue d’esprit».

Parlant donc la lutte faite par les pouvoirs publics, Me Sylvain Souop déclare que «les institutions qui sont chargées de la lutte contre le blanchiment d’argent doivent avoir les moyens pour le faire. L’ANIF a besoin des moyens d’investigation, c’est-à-dire les moyens matériels et humains. Au Cameroun les pouvoirs publics font ce qu’ils peuvent. Il faut déjà dire que l’infraction sur le blanchiment d’argent n’a pas 20 ans au Cameroun et peut-être son application est discrète».