Dans une enquête explosive, Jeune Afrique a mis au jour des irrégularités financières alarmantes au sein du gouvernement camerounais, dévoilant un réseau complexe de manipulations comptables et de mauvaise gestion fiscale.
Obtenus exclusivement par Jeune Afrique, deux rapports critiques de la Chambre des comptes de la Cour suprême dressent un portrait accablant des pratiques financières du pays. Ces documents, largement ignorés par l'Assemblée nationale, révèlent un schéma troublant de manque de transparence et de potentielle malversation.

Le rapport exclusif de Jeune Afrique met en lumière des anomalies sidérantes dans le recouvrement des recettes. Les chiffres sont à peine croyables : la taxe sur le conditionnement du bois n'a généré que 8 000 francs CFA en une année, les taxes sur les jeux de hasard seulement 18 430 francs CFA, et les recettes sur les spectacles atteignent péniblement 100 000 francs CFA.

La Chambre des comptes, comme le révèle Jeune Afrique, a émis un avis défavorable sans précédent sur le rapport financier 2023. Les rapports soulignent des modifications suspectes dans les états financiers, une évaluation incomplète des actifs de l'État et un manque de transparence total concernant le patrimoine étatique.

Le député de l'opposition Cabral Libii, cité dans l'article de Jeune Afrique, décrit ces découvertes comme la preuve d'une "gabegie et même d'un mensonge" au sein des services financiers de l'État. Les rapports révèlent notamment des pratiques comptables qui violent les principes fondamentaux de la gestion financière publique.

Malgré la gravité des accusations révélées par Jeune Afrique, le ministre des Finances Louis Paul Motaze est resté silencieux. L'Assemblée nationale a rapidement adopté la loi de règlement sans débattre sérieusement de ces révélations critiques.

Cette investigation de Jeune Afrique constitue un exposé crucial des défis financiers systémiques auxquels le Cameroun est confronté, soulevant des questions sérieuses sur la responsabilité et la transparence fiscales.