Cette organisation nationaliste exige le changement du site devant accueillir l’esplanade dédiée à Ruben Um Nyobe. Elle a rendu publique le 12 septembre 2017 la lettre adressée dans ce sens le 8 août 2017 au délégué du gouvernement Fritz Ntone Ntone.
La commémoration du 59ème anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobe le 13 septembre 2017 a été l’occasion pour le « Collectif mémoire 60 » de réclamer le changement du site qui doit accueillir l’esplanade dédiée au leader nationaliste camerounais.
La veille de l’événement, cette organisation nationaliste créée en 2009 pour promouvoir le devoir de mémoire au sujet de la lutte pour la réunification et l’indépendance a dévoilé le contenu d’une lettre envoyée au délégué du gouvernement de la Communauté urbaine de Douala, Fritz Ntone Ntone le 08 août 2017.
« A l’occasion de la commémoration du 59e anniversaire de l’assassinat de ce patriote kamerunais et africain par la France coloniale et ses alliés locaux, le Collectif Mémoire 60 rend publique cette lettre dans le but d’appeler l’attention et de susciter la réaction de tous sur cette question capitale pour la mémoire et l’avenir du Kamerun », lit-on dans le communiqué parvenu à notre rédaction et daté du 12 septembre 2017.
Dans ledit courrier , le Collectif Mémoire 60 approuvait « un projet de la plus haute importance pour la connaissance, la préservation et la pérennité du combat de ce compatriote pour un Kamerun libre, uni et heureux ». Il trouvait cependant « inapproprié » le lieu choisi à savoir Koumassi, Mobil Njo-Njo. « A l’orée de l’avenue qui porte déjà le nom du patriote-martyr, cette artère de la ville ne compte ni parmi les plus belles, ni parmi les plus prestigieuses de Douala, berceau du nationalisme kamerunais. Bien plus, elle dessert le quartier de Nkongmondo qui comme on sait est largement habité par des compatriotes de la même origine ethnique que Ruben Um Nyobe », expliquent les membres de Mémoire 60.
Ils font savoir ensuite que « dans toutes les communautés humaines, les lieux dédiés à la célébration des héros de la Nation correspondent toujours aux places les plus importantes des villes et des villages ». Et aussi qu’ « en tant qu’authentique martyr de la cause d’une Afrique libre, du Kamerun uni, par-delà les tribus, les systèmes coloniaux, etc. UM NYOBE ne doit plus être ghettoisé comme l’a déjà fait le baptême de l’avenue qui porte son nom ».
Le Collectif Mémoire 60 conclut son propos en déclarant que Um Nyobe « mérite ce qu’il y a de mieux à Douala car il a donné sa vie pour le Kamerun » et cite le président de la République du Cameroun, Paul Biya, qui disait : « […] Ne l’oublions jamais, nous marchons sur les pas des pères fondateurs de notre pays, de nos héros nationaux, qui ont versé leur sang pour léguer à la postérité une nation unie dans sa diversité. »