Depuis quelques semaines, le Tribunal militaire connaît une affaire assez singulière et inhabituelle. Elle concerne le chef d’etat-major des armées, le général Claude Meka contre cinq hommes en tenue. Ces derniers doivent répondre des faits de violation de consignes, notamment l’inobservation des consignes particulières à la surveillance d’un point sensible, de négligence du gardien et de vol aggravé. Il s’agit nommément de l’adjudent Kouonchip Donatien ; les sergents Yomb Yomb Etienne, Mbile Patrick et les soldats deuxième classe Fiong Valaire et Kouo Mefire.
D’après l’hebdomadaire Kalara du lundi 27 novembre 2017, les cinq prévenus auraient perpétré un vol par effraction en brisant le pare-brise d’un véhicule civil garé dans l’enceinte du domicile du haut gradé, notamment celui du capitaine Mouneck, porte fanion du général. Le pire est qu’ils sont également accusés d’avoir volé une robe « Kaba », (tenue traditionnelle de la région du Littoral) qui se trouvait à l’intérieur de la voiture. Et pour sanctionner ce comportement, le général Meka leur a déjà infligés trois années d’astreinte avec suspension de droit aux stages de formation ou de perfectionnement, peut-on lire dans le journal.
Une fois devant la barre trois des cinq indexés plaident non coupables et disent être victimes d’un complot et d’abus de pouvoir de la part du porte fanion du général Meka. Dans leur version des faits, les prévenus nient toute responsabilité et déclinent leur implication dans le vol de la robe en question, encore moins avoir cassé la vitre du véhicule. Ils soutiennent par ailleurs que la vitre du véhicule fermé hermétiquement se serait brisé du fait de la forte chaleur ambiante. En plus de cela, ils trouvent incohérent que le lecteur CD installé dans le véhicule ait survécu au fameux vol, au bénéfice d’un « kaba » de moindre valeur.
Quoi qu’il en soit, le tribunal a décidé de renvoyer la suite du procès et a convoqué le capitaine Mouneck dont le témoignage était attendu à la précédente audience.