Kildadi Taguiéké Boukar a refusé de porter une gandoura «travaillée» offerte par un Maire.
Selon les rites et coutumes des peupes de la partie nord du Cameroun, l’offre d’une gandoura porte généralement deux symboles. D’une part, le donateur vous estime grandement et d’autre part, il souhaite faire de vous un béni-oui-oui.
Dans le dernier cas de figure, vous devenez un valet. C’est peut-être afin d’éviter de faire partie de la seconde catégorie que le Gouverneur de la région de l’Adamaoua a refusé de prendre la gandoura offerte par le Maire Abdourahman Labi.
Ce 7 avril 2016, le journal L’Oeil du Sahel rapporte que c’est à la fin d’une séance de travail présidée par le Gouverneur de l’Adamaoua en tournée à Ngaoui, que le présent lui a été remis.
S’avançant avec d’autres élites vers le Gouverneur, le Maire Abdourahman Labi qui tenait une gandoura trois pièces est intercepté avec son état-major par le protocole.
C’est alors que Kildadi Taguiéké Boukar «tend la main pour qu’on lui donne le cadeau au lieu de le revêtir public», précise le journal. C’est d’ailleurs entre les mains du protocole que le cadeau achevera son parcours.
En effet, «deux ou trois jours avant l’arrivée du Gouverneur ici, une rumeur persistante a circulé selon laquelle une gandoura mystiquement travaillée allait lui être remise», raconte un habitant de Ngaoui.
Une rumeur qui parvient dans les oreilles de la délégation du Gouverneur. «Le Gouverneur a certainement reçu des renseignements sur ce qu’il allait se passer lors de cette cérémonie. Il a joué la carte de la prudence», souligne un membre de la délégation du Gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Les faits qui précèdent n’ont pas empêché à la cérémonie de se poursuivre. A la suite du discours de bienvenue du Maire de Ngaoui, Kildadi Taguiéké Boukar entretiendra ses administrés sur des problèmes d’ordre sécuritaire, scolaire, sanitaire et bien d'autres.