Interviewé dimanche le 12 novembre par nos confrères de la radio londonienne, BBC, le député Joseph Wirba a décrié le climat qui prévaut actuellement dans sa circonscription électorale, Jakiri, région du Nord-Ouest. Concernant les circonstances de la mort du gendarme major Djonlay, le député de Jakiri indique qu’un groupe des personnes non identifié avait fait irruption au Lycée technique de la localité, a molesté les élèves et les ont chassé de l’école.
C’est suite à cet acte que des gendarmes ont été envoyés pour chasser ces derniers. «Nous ne pouvons dire exactement ce qui s’est passé par la suite. Nous avons appris plus tard dans l’après midi appris qu’un gendarme était décédé. C’est vraiment regrettable», relève Joseph Wirba.
Le député indique qu’à la suite de ce décès, la ville de Jakiri a été davantage militarisée pour retrouver les présumés assassins dudit gendarme. Il regrette néanmoins que les militaires envoyés dans cette ville n’enquêtent pas sur ce mort mais commettent plutôt des exactions.
«Ils cassent des portes, ressortent les occupants et les bastonnent», indique le député en ajoutant que «les populations de Jakiri sont dans un état de choc». Joseph Wirba souligne que plusieurs personnes de Jakiri ont pris refuge dans des forêts et des brousses de peur d’être violentées.
«Ces militaires n’identifient même pas des personnes. Ils frappent sur tout le monde. Samedi dernier, j’allais dans un village voisin dans le cadre de ma tournée parlementaire quand ces mêmes militaires ont menacé d’arracher mon véhicule», regrette Wirba qui informe par la suite que les dossiers de sa voiture ont été pris par les militaires.
Le député indique que depuis septembre 2017, plus 1 000 personnes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont été blessées par des forces de l’ordre. Il souligne aussi que près de 150 personnes sont portées disparues, près de 122 personnes ont été tuées et plus de 40 000 autres ont pris refuge au Nigéria voisin.
Pour sortir de cette crise, le député Wirba relève que ceux qui gouvernent doivent tout d’abord reconnaitre qu’ils (anglophones) sont des êtres humains en part entière. «Comme vous l’avez déjà suivi, le gouverneur de la région du Sud-Ouest nous (anglophones) appelle des chiens. Quand vous êtes une autorité et vous vous adressez aux gouvernés comme des chiens ou des chats, ça veut dire que vous ne reconnaissez pas leur humanité», regrette le député.