Le Président Paul Biya s'apprête à recevoir, ce mardi 28 janvier au Palais de l'Unité à Yaoundé, le rapport tant attendu de la Commission Mixte Franco-Camerounaise. Ce document crucial examine le rôle de la France dans la répression des mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun entre 1945 et 1971, marquant une étape importante dans le travail de mémoire entre les deux nations.
Cette présentation fait suite à la remise officielle du rapport au président Emmanuel Macron le 21 janvier dernier à Paris, en présence d'une délégation camerounaise conduite par Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet Civil. La cérémonie parisienne a également vu la participation du ministre délégué français à la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi.
Le rapport, fruit d'une collaboration inédite entre chercheurs camerounais et français, met en lumière une période sensible de l'histoire commune des deux pays. Il s'intéresse particulièrement à la répression sanglante contre l'Union des Populations du Cameroun (UPC), notamment marquée par l'assassinat de son leader Ruben Um Nyobè par l'armée française entre 1955 et 1960.
Cette initiative historique, lancée lors de la visite d'Emmanuel Macron à Yaoundé en juillet 2022, a bénéficié d'un accès sans précédent aux archives françaises. Le président français a d'ailleurs salué le caractère scientifique du travail accompli et réaffirmé son engagement dans ce processus de vérité historique.
La cérémonie de demain au Palais de l'Unité représente ainsi une étape cruciale dans la reconnaissance officielle de cette période trouble de l'histoire camerounaise, marquée par la persistance de l'influence française même après l'indépendance formelle du pays.
Cette démarche s'inscrit dans un effort plus large de transparence historique, initié sous la présidence d'Emmanuel Macron, visant à éclairer les zones d'ombre de la présence française en Afrique post-coloniale.