Dans une déclaration fracassante lors de l'émission "La Vérité en Face" sur Équinoxe TV, Aboubacar Ousmane Mey, figure influente du septentrion camerounais, a lancé un pavé dans la mare politique du pays. "Au plus tard à la fin du mois de juillet, nous [au grand Nord] allons sortir du chapeau un visage qui va répondre au régime Biya", a-t-il annoncé, laissant entrevoir une potentielle reconfiguration du paysage politique camerounais.

Mey, issu d'une famille prestigieuse du Nord Cameroun, n'a pas mâché ses mots concernant la longévité du président Paul Biya au pouvoir. "Ahidjo a remis le pouvoir à Paul Biya, mais lui, il a oublié qu'il n'est pas seul dans le pays", a-t-il déclaré, ajoutant : "La preuve, ils sont en train de faire l'entourloupe pour que Paul Biya revienne encore pour plus de 42 ans."

Ces déclarations surprennent dans un pays où le silence est souvent de mise, particulièrement pour ceux ayant prospéré à l'ombre du pouvoir. Aboubakar Ousmane Mey, 60 ans, semble briser ce tabou, peut-être enhardi par son absence de fonction officielle.

Son franc-parler contraste avec l'héritage familial. Son père, Abba Ousmane Mey, était un proche du président Ahmadou Ahidjo avant de gagner la confiance de Paul Biya, occupant jusqu'à son décès en 2016 le poste de président du conseil d'administration de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
L'annonce d'un potentiel challenger issu du Grand Nord pourrait signaler un changement significatif dans la dynamique politique du Cameroun. Elle intervient dans un contexte de débat sur l'avenir politique du pays, alors que le président Biya, au pouvoir depuis 1982, approche de ses 90 ans.

Les observateurs politiques resteront attentifs aux développements promis par Mey pour la fin juillet. Cette déclaration pourrait marquer le début d'une nouvelle ère de contestation ouverte du pouvoir en place, particulièrement venant d'une région traditionnellement alignée avec le régime.

Reste à voir si cette annonce se concrétisera et quel impact elle aura sur l'échiquier politique camerounais. Une chose est sûre : les propos d'Aboubacar Ousmane Mey ont ravivé le débat sur l'alternance politique au Cameroun.