Le Prof Alain Fogue, Bibou Nissack et plusieurs cadres et militants du Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC) ont rendez-vous ce jeudi 13 juin à la Cour Suprême. Aucun membre du directoire du MRC n'était à l'audience.
Dans un compte-rendu de l'audience de ce jour, Me Hippolyte Meli Tiakouang note, certainement pour le constater, qu'aucun membre du directoire du parti dirigé par Maurice Kamto n'était présent ce jour à la Cour suprême du Cameroun, pour ce rendez-vous pourtant important pour les militants toujours en prison.
Peut-être pour préserver l'harmonie au sein du parti politique, Me Tiakouang n'a pas dit dans son compte-rendu que ces militants ont été abandonnés.
Mais il faut noter que cette absence est d'une gravité pour ces hommes qui partageaient les idéaux du MRC et qui ont répondu à l'appel à manifestation lancée par Kamto en septembre 2020. 4 ans donc que ces Camerounais sont derrière les barreaux.
Voici le compte-rendu de Me Hippolyte Meli Tiakouang
"Les Sections Réunies de la Cour Suprême du Cameroun ont rendu la décision suivante :
Affaire sortie du rôle pour un nouvel examen approfondi
Le décorum était incomplet
Ils n'étaient pas à l'audience, les 23 demandeurs au pourvoi contre l'arrêt n°20 /crim/ mil du 17 novembre 2022 par la Cour d'appel du centre, pour n'y avoir pas été escorté par les gardiens de prison. Quelques militants sont venus. Les avocats étaient là. Les juges aussi et quelques journalistes.
Mais aucun membre du Directoire du MRC n'a fait le déplacement. Pourtant la plus haute instance surrectionnelle du pays examinait les formalités prévues par la loi pour qu' intervienne plus tard une décision sur les griefs tendant à parvenir à la cassation demandée pour censurer les décisions réprimant les marches pacifiques MRC. Ce n'est pourtant pas cette absence de décorum qui motive la décision de ce matin.
Des formalités non accomplies
C'est de la responsabilité du Parquet Général près la Cour de déclencher les mécanismes administratifs pour assurer la présence des parties détenues à l'audience. Hier à 15h les mandats d'extraction semblent avoir été signés mais ne sont pas arrivés à la Prison Centrale de Yaoundé Kondengui.
La défense à été admise à prendre la parole malgré l'absence de ses clients. Elle s'est plaint d'avoir reçu notification de la mise en demeure d'avoir à déposer les mémoires ampliatifs par voie d'huissier sans copie exemplaire du dossier. Premier droit de la défense méconnu par le Greffier en Chef de la Cour Suprême, formalité qui lui incombe, en vertu des dispositions des articles 457 et 458 du code de procédure pénale qu'il doit appliquer même si cette procédure l'énerve.
Le Président des Sections Réunies a signalé que le dossier était volumineux et que les avocats peuvent le consulter au greffe.
La défense de rappeler que ce n'est pas ce que dit le texte.
En réalité, le dossier tenu par les avocats doit être exactement le même que celui tenu par la Cour or le Greffier en Chef n'a pas facilité cette tâche.
La défense a attiré l'attention de la Cour sur le fait qu'elle a déposé 23 mémoires ampliatifs le 30 août 2023 au Greffe sans consultation préalable possible du dossier.
La sortie du rôle
Le Président a signalé n'avoir reçu qu'un seul mémoire ampliatif et c'était là l'inquiétude de la Cour justifiant une décision unanime de sortie du dossier du rôle.
Les conseils ont été invités à rencontrer le Président à son Cabinet après l'audience pour plus de clartés. Les échanges faciliteront l'examen approfondi de l'affaire recommandé par la Cour. Une autre audience sera programmée, mais il est prématuré de connaître la date.
L'audience de ce jour se poursuit pour les autres affaires au moment où nous délivrons ce CR. Vous serez informés des suites".