Alors que le président camerounais Paul Biya est absent du pays depuis plus de 40 jours, son séjour prolongé en Suisse soulève des interrogations sur la stabilité institutionnelle et économique du Cameroun. Les récentes déclarations de Willy Mengue, membre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors de l'émission "Droit de Réponse" sur Équinoxe TV, mettent en lumière les préoccupations grandissantes.
"C'est par le président de la République qu'on connaît que l'État est debout. Il faut que lui-même soit debout, visible et opérationnel", a déclaré Willy Mengue. Cette affirmation souligne l'importance symbolique et pratique de la présence du chef de l'État dans le fonctionnement des institutions camerounaises.
Mengue a poursuivi en expliquant les conséquences de cette absence : "Lui étant chef de l'État, indisponible et invisible, vous pouvez constater automatiquement les conséquences sur le plan institutionnel, sur le plan social et sur le plan financier."
L'absence prolongée du président Biya semble avoir des répercussions au-delà des frontières nationales. Selon Willy Mengue, "Les obligations internationales sont toutes rouges, il y a un problème, parce que les investisseurs s'inquiètent." Cette situation pourrait potentiellement affecter la capacité du Cameroun à emprunter sur les marchés internationaux et à attirer des investissements étrangers.
Des sources proches du pouvoir, citées par Jeune Afrique, indiquent que le président Biya pourrait rentrer prochainement à Yaoundé. Son séjour à l'Intercontinental de Genève, où il est sous surveillance médicale, toucherait à sa fin. Le chef de l'État aurait exprimé sa volonté de ne pas dépasser une limite de 45 jours d'absence, une coutume non écrite datant de l'ère Ahmadou Ahidjo.
Le retour de Paul Biya est attendu avec impatience, notamment pour rassurer les marchés financiers et superviser l'élaboration du budget de l'État. Les rumeurs sur sa santé ont déjà eu un impact négatif sur la perception du risque politique au Cameroun, alors que des échéances importantes de remboursement de la dette extérieure approchent.
L'opposition et la société civile appellent à plus de transparence sur l'état de santé du président et sur sa capacité à gouverner efficacement. La situation actuelle soulève des questions sur la nécessité de réformes institutionnelles pour assurer la continuité de l'État en cas d'absence prolongée du chef de l'exécutif.