Le processus de destitution du Maire de Maroua III semble irréversible. On savait Boubakary Bello assis sur des braises ardentes depuis la réunion du Conseil municipal tenue le 2 septembre 2016. Ce jour-là, l’édile a essuyé un véritable camouflet. Car, sur les 34 conseillers municipaux appelés à valider sa gestion, 33 ont voté contre. La seule voix favorable était la sienne.
Dans une lettre signée par une trentaine d’élus sur 34 que compte la mairie et déposée chez le Préfet du Diamaré le 5 septembre, Boubakary Bello est accusé d’être empêtré dans une affaire de détournement de 45 millions de FCFA. Les conseillers municipaux qui veulent le trainer en justice demandent sa destitution.
L’Œil du Sahel paru ce 9 septembre indique que des négociations ont été initiées afin d’infléchir la position des élus contestataires. Le journal écrit: «le premier négociateur à s’être mis sous les feux des projecteurs n’est autre que le lamido de Balaza, Babaraï Ahmadou, lui aussi conseiller municipal de la commune de Maroua 3. À son initiative, les conseillers se sont retrouvés à la mairie de Maroua III en début d’après-midi du 5 septembre 2016. Il réclamait chez ses pairs ni plus ni moins que le retrait de toutes les actions enclenchées contre Boubakary Bello qui, lui, s’engageait en retour à restituer le montant querellé».
L’un des adjoints au Maire explique que la Lamido leur a dit que «le Maire reconnaissait des fautes de gestion et qu’il était d’ailleurs disposé à rembourser cette somme. Raison pour laquelle on devrait pouvoir résoudre ce problème en frères et sœurs, c'est-à-dire éteindre toutes les procédures entreprises contre le maire».
Mais il semble que les conseillers ne l’entendent pas de cette oreille. Ces derniers se disent déterminés à aller au bout de leur action. «À l’état actuel de la procédure, il n'y a rien à faire. S’il restitue l’argent, cela signifie que le détournement est consommé et nous allons saisir le tribunal de grande instance de Maroua et le Tribunal criminel spécial à Yaoundé. Je suis clair, on ne va rien suspendre. Ni la démarche pour la destitution du Maire ni les poursuites judiciaires contre lui. C'est tout ce qu’il faut retenir de cette affaire», martèle Ahmadou, un des signataires de la lettre de dénonciation.