Touboro est le poumon économique de la Région du Nord. La déclaration est de L’Œil du Sahel. Dans son numéro du 13 juin 2016, le journal fait la part belle à cette Commune d’environ 24 000 habitants, située dans le Département du May-Rey. «Touboro, la dernière ville du Cameroun à la frontière avec le Tchad et la République centrafricaine, se distingue essentiellement par le dynamisme commercial de ses populations», lit-on.
Le journal a rencontré Nana Koulagna, le Maire UNDP (Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès), en poste depuis 2013. Pour ce dernier, le bilan de ses actions est plutôt positif. «Je dois tout d’abord noter que j’ai hérité d’une ardoise de dettes de plus de 300 millions de FCFA. Ceci était dû aux marchés passés par la Commune et non payés par celle-ci ou non réalisés. En l’espace de deux ans, nous nous sommes battus pour éponger cette lourde dette héritée de nos prédécesseurs après, naturellement, beaucoup de sacrifices. De manière générale, ça n’a pas du tout été facile de redresser la Commune de Touboro. L’une des principales difficultés, auxquelles nous avons été confrontés, a été le recouvrement de la taxe communale», affirme-t-il.
Pourtant l’édile doit faire face, selon lui, à l’adversité de certaines autorités traditionnelles et administratives. «Alors que nous pensions naturellement que cette taxe allait fortement contribuer à éponger les dettes, nous avons particulièrement fait face à l’adversité des dogaris du Lamido de Rey-Bouba dès le départ, qui avait institué des taxes parallèles sur les fonds de la Commune, sans qu’on ne sache exactement dans quel intérêt ces taxes servaient aux populations. J’ai trouvé cette situation très regrettable, ce qui a causé d’énormes préjudices à la Commune de Touboro. Nous sommes dans une zone essentiellement agricole et commerciale. La Commune dispose d’énormes potentialités pour s’en sortir et développer l’Arrondissement. Mais avec des pratiques comme celles des dogaris qui sont encouragés par le Lamido, c’est très compliqué d’atteindre ces objectifs», fait-il savoir.
Le Préfet du Mayo-Rey est aussi cité. «Depuis pratiquement trois ans que nous sommes à la tête de la Mairie, la ville de Touboro a beaucoup progressé. Vous constaterez qu’il y a de plus en plus des investissements, notamment dans l’immobilier, le commerce. Ceci est le fruit d’une politique que nous avons mise en place dès le départ. Mais je dois tout de suite signaler ici l’énorme barrière à laquelle, mon équipe et moi, nous continuions de faire face. C’est la quasi-inexistence ou le refus total de faire appliquer la loi domaniale, notamment par le Préfet du Mayo-Rey. Ceci nous pose énormément de difficultés dans l’exécution de notre politique de développement», déplore-t-il.