L'adjudent-chef Ngwa Patricia Bi pourra sécher ses larmes et reprendre une vie "normale". Et pour cause, la gendarme vient de remporter son procès entamé il y a neuf mois contre le ministère de la Défense (MINDEF). Selon les termes de sa plainte enregistrée au tribunal le 10 juin 2015, Mme Ngwa réclamait le payement de neuf ans de salaire et la reconstitution de sa carrière brutalement interrompue par un acte de mise en retraite d'office pour "désertion de longue durée" du 27 aout 2008. Pourtant, la concernée subissait des soins dans un hôpital militaire, peut-on lire dans l'hebdomadaire Kalara du mardi 29 août 2017.

Convaincu de la justesse de ses réclamations, le collège des juges du Tribunal administratif de Yaoundé a ordonné la reconstitution de sa carrière, du grade d'adjudent-chef à celui de lieutenant et lui a octroyé une compensation de 40 millions FCFA, loin des 650 millions qu'elle réclamait, indique le journal.

Au cours de sa dernière prestation devant les juges le 22 aout dernier, c'est au bord des larmes que la gendarme a réitéré son calvaire enduré pendant neuf ans. Une vie d'indigence, un couple en sursis ayant volé en éclat mais sans séparation officielle, des charges financières à la seule responsabilité de son époux, scolarisation des enfants difficile et autres. "Mes enfants dorment à même le sol. Ils ne sont plus scolarisés. Pour aller au travail, je demande de l'aide autour de moi", raconte t-elle au bord des larmes.

Le tribunal par ailleurs s'interroge sur les raisons qui ont poussé le MINDEF à ne pas reprende en solde la concernée, en dépit d'une reprise effective du service depuis le mois d'août 2008. "J'ai même réussi à mon concours à l'Emia mais l'accès m'a été refusé. Depuis janvier 2015, je devrais avoir le grade de lieutenant 3e echelon. Je vous ai présenté mes bulletins nuls. Je ne suis toujours pas payée à ce jour", s'exclame l'adjudent-chef Ngwa Patricia.