Dans un geste fort symbolique, les chefs supérieurs Sawa et le bureau du Ngondo ont officiellement demandé au président Paul Biya de se porter candidat à l'élection présidentielle d'octobre prochain. Cette requête a été formulée lors d'une audience accordée par le Ministre d'État, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Lors de cette rencontre qui s'est tenue aujourd'hui, les dignitaires du Ngondo, l'assemblée traditionnelle du peuple Sawa, ont qualifié le président Paul Biya de "fils adoptif Sawa" et lui ont promis "une victoire écrasante" en cas de candidature. Cette déclaration s'accompagne d'un engagement formel des chefs supérieurs à "travailler pour le maintien de la paix avant, pendant et après les élections".
Cette démarche intervient dans un contexte où les appels à candidature en faveur du président Biya se multiplient parmi les groupes traditionnels du pays, contrastant avec les positions plus critiques d'autres secteurs de la société camerounaise.
Cet appel du Ngondo fait écho à d'autres soutiens récemment exprimés par des autorités traditionnelles. Le 27 janvier dernier, le Conseil national des chefs traditionnels du Cameroun (CNCTC) avait également signé une motion de soutien à la candidature de Paul Biya lors d'une réunion élargie de leur bureau exécutif national au Palais des congrès de Yaoundé.
Parmi les signataires de cette précédente motion figuraient notamment Aboubakary Abdoulaye, le lamido de Rey Bouba, Abdoulaye Yérima Bakary, Ibrahim El Rachidine, Mohamadou Hayatou Issa, respectivement lamibé de Maroua, Garoua et Ngaoundéré, ainsi que Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya, le sultan-roi des Bamoun.
Ces démarches des autorités traditionnelles interviennent dans un climat politique tendu, marqué notamment par la position critique de la Conférence épiscopale qui s'est fermement opposée à une nouvelle candidature du président Biya.
Les autorités traditionnelles, souvent perçues comme proches du pouvoir en place, justifient leur soutien par "les efforts constants du président pour maintenir la paix, l'attention qu'il accorde aux chefs traditionnels à travers des nominations, ainsi que son expérience, sa clairvoyance, son patriotisme et sa sagesse".
Alors que la période pré-électorale s'intensifie, cette prise de position du Ngondo illustre la polarisation croissante au sein de la société camerounaise à l'approche d'un scrutin qui s'annonce décisif pour l'avenir du pays.sous la pression politique de l’exécutif.