Le Premier ministre camerounais, Philemon Yang, a dit sa peur de voir l’année scolaire 2016-2017 inaboutie dans les régions anglophones du pays, en cas de continuation des revendications corporatistes et des émeutes ayant cours dans cette partie du territoire.
Le chef du gouvernement réagissait ainsi à la vague de violence de jeudi à Bamenda, ville où un meeting d’appel au calme, programmé par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) a embrasé cette cité, faisant selon des sources concordantes au moins deux morts et des dizaines de blessés à la suite d’affrontements entre les manifestants et les forces de maintien de l’ordre.
« Si la grève des enseignants continue, ce sera très difficile pour les élèves des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de passer leurs examens de fin d’année. Il est donc important que nos enfants reprennent le chemin de l’école », a ainsi déclaré Philemon Yang, lui-même originaire de Bamenda.
S’adressant aux grévistes irréductibles le chef du gouvernement a souligné, avec insistance, que le dialogue constructif était « le seul moyen pour la paix et la justice sociale dans toute société », estimant que la violence n’a jamais constitué la solution pour la résolution des conflits.
Aux tenants des thèses sécessionnistes, de plus en plus revendiquées par les manifestants en zone anglophone, Philemon Yang a rétorqué que le Cameroun était « un et indivisible », rappelant par ailleurs que c’est à Bamenda que le RDPC est né en avril 1985.
Au départ du mouvement d’humeur ayant entraîné des revendications sécessionnistes, ce sont des enseignants et avocats d’obédience anglophone qui, pour les premiers dénonçaient la «marginalisation» de leur sous-système éducatif, alors que les second exigent la traduction dans leur langue de travail de plusieurs instruments juridiques.
Il y a plus d’une semaine, rappelle-t-on, le gouvernement avait annoncé la mise sur pied de comités ad hoc en vue d’étudier lesdites revendications, alors que certaines autres exigences connaissaient un début de solution concrète à travers des actes du chef de l’Etat.