De sources concordantes, l’opérateur ENEO s’apprête à procéder à un nouveau réajustement des tarifs d’électricité pour les consommateurs basse et moyenne tensions.
Selon les informations en notre possession, cette nouvelle hausse a pour origine les négociations entamées depuis le mois de Juillet dans les services du Premier Ministère sur une possible augmentation du prix du kilowatt d’électricité.
Ecarté de ces négociations, le RACE dénonce « LA MASCARADE » de l’entreprise ENEO, concessionnaire de l’énergie électrique au Cameroun.
Les tarifs d’électricité, sont toujours à la base des crises qui opposent l’opérateur et le RACE. L’origine de ce bras de fer repose toujours sur l’interprétation des clauses du contrat de concession du 18 Juillet 2001.
Le 07 Août 2015, un avenant est signé entre l’Etat du Cameroun et ENEO S. A et porte sur sept points. Celui-ci va sans doute susciter beaucoup de réactions car il intègre un mécanisme de réajustement des tarifs sur la base d’une formule contrôlée des revenus. Il sera donc désormais possible de mettre en place un mécanisme tarifaire modulable plusieurs fois durant une même année, et qui viendra malheureusement en remplacement du mécanisme annuel qui était en principe effectif au mois d’Octobre.
Le RACE dénonce avec la dernière énergie cette complicité entre l’opérateur ENEO et le régulateur qui veulent procéder à une augmentation en catimini du kilowatt /heure. Ce type de comportement mafieux porte un préjudice incommensurable aux consommateurs et viole gravement le cadre règlementaire régissant le commerce au Cameroun. Il s’agit notamment de l’article 16 alinéa 2 de la loi N°90/031 du 10 Août 1990 portant sur l’activité commerciale, qui interdit « toutes actions concertées, conventions, ententes expresses ou tacites à la déterminations des prix en favorisant artificiellement leur hausse…. ».
Le RACE rappelle que des manifestations seront organisées afin d’éviter aux consommateurs de subir cette nouvelle forfaiture.
Le RACE met ENEO en garde contre la logique du « fait accompli »abusivement et massivement mise en œuvre lors de la hausse unilatérale et illégale des tarifs décidée en avril 2010.
D’autre part, ce projet de l’opérateur étant potentiellement source de troubles sociaux graves, la responsabilité de la tutelle du secteur est évidemment engagée. Le Ministère de l’Eau et de l’Energie (MINEE) et l’Agence de Régulation (ARSEL) doivent instamment se saisir de ce dossier et agir pour contrecarrer cette nouvelle forfaiture.
En tout cas avec ou sans l’appui des pouvoir publics, les consommateurs restent mobilisés et promettent une réaction énergique à la mesure de ce nouvel affront.
Le RACE rappelle que l’argutie juridico-économique, notamment l’article 5 alinéa 3 du contrat cadre de concession, que soulève chaque fois l’opérateur ENEO pour justifier l’augmentation des tarifs d’électricité, peut être facilement balayé au regard de nombreuses violations par cette entreprise de ses engagements contractuels. En échos au sentiment largement partagé par l’immense majorité des usagers (consommateurs) engendré par la mauvaise qualité du courant et du service, le RACE demande au ministère de tutelle de mettre fin rapidement à ce plan machiavélique qu’organise l’opérateur ENEO Cameroun à l’endroit des consommateurs.
L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable reconnu par la Communauté Internationale !
Le secrétaire général,Moïse Dibango