L'absence prolongée du président camerounais Paul Biya, qui n'a pas été vu en public depuis plus d'un mois, soulève des questions cruciales sur l'avenir du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Cette situation met en lumière la dépendance du parti envers son leader charismatique et soulève des inquiétudes quant à sa capacité à fonctionner efficacement sans lui.


Comme l'a souligné le journaliste et lanceur d'alerte Boris Bertolt, "Le RDPC sans Paul Biya n'est rien". Cette affirmation provocante met en évidence la symbiose qui existe entre le parti et son président-fondateur. Depuis sa création en 1985, le RDPC a été façonné à l'image de Paul Biya, qui en est resté le président national incontesté.


L'absence du président Biya, qui a quitté le pays le 2 septembre 2024 pour participer au Forum de coopération Chine-Afrique, a engendré une vague de spéculations et d'inquiétudes. Son absence lors d'événements importants tels que l'Assemblée générale des Nations Unies et le sommet de la Francophonie a alimenté les rumeurs sur son état de santé.


Face à cette situation inédite, le RDPC tente de maintenir une façade de normalité. Les récentes déclarations de hauts responsables du parti, tels que Jacques Fame Ndongo et Grégoire Owona, visent à rassurer l'opinion publique et à démentir les rumeurs sur l'état de santé du président. Cependant, ces efforts de communication semblent réactifs plutôt que proactifs, révélant les difficultés du parti à gérer cette crise.


L'absence prolongée de Paul Biya représente un moment charnière pour le RDPC. Elle met en lumière la fragilité d'un système politique centré sur une seule personne et pose la question de l'avenir du parti et, par extension, de la stabilité politique du Cameroun. La capacité du RDPC à traverser cette période d'incertitude sera déterminante pour son avenir et celui du pays.