D’après le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), à travers la suspension de la connexion Internet, l’arrestation des leaders anglophones et la disparitions de jeunes manifestants, le Cameroun se rend coupable de violations de ladite de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
« Par les arrestations, détentions arbitraires des leaders et des autres manifestants, l’Etat du Cameroun est pris en flagrant délit de violation massive des articles 9, alinea 1 « toute personne a droit à l’information », alinea 2 « toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions … », article 10 Al1« Toute personne a le droit de constituer librement des associations avec d’autres… » de la Charte Africaine des Droits de l’Homme dont l’Etat du Cameroun est membre », explique Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Au cours d’un point de presse à son siège à Douala, le Réseau a tenu à donner sa position au sujet des violations des droits de l’homme dans le cadre de la crise anglophone.
Au cours de l’échange avec les hommes de médias, la directrice du Redhac a indiqué que 8 des 25 jeunes arrêtés au cours d’une manifestation pacifique à Bamenda sont jusqu’à ce jour portés disparus. Maximilienne Ngo Mbe a souhaité que l’Etat du Cameroun communique la liste de ces 8 disparu de peur d’être traîné devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire et sur les disparitions forcées.
Le Réseau qualifie d’inique le procès des leaders anglophones Me Felix Agbor-Balla, Dr Fontem Aforteba’a Neba, du journaliste Mancho BBC et de 5 autres personnes (dont une dame) résidant à Bamenda. Accusés d’actes de terrorisme, jugés au Tribunal militaire de Yaoundé, ils risquent la peine de mort selon la loi anti-terrorisme du 23 décembre 2014.
D’après la directrice du Redhac, toutes ces personnes ont été victimes de kidnapping et de séquestration. Maximilienne Ngo Mbe a condamné la récente sortie du ministre de la Communication au sujet du procès en cours en parlant de l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires.
Le Réseau a annoncé la mise en place d’un groupe d’action au niveau national, régional et international pour exiger la libération de tous ceux qui sont arrêtés dans le cadre de ces manifestations, le réexamen de la loi portant « répression des actes de terrorisme au Cameroun surtout en son article 2, l’arrestation et la traduction devant la justice des agents de la police, de sécurité et les forces de défense en l’occurrence les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide(BIR) qui ont utilisé la force disproportionnée, la publication des noms des 8 manifestants arrêtés par les autorités et portés disparus jusqu’à ce jour et le rétablissement dans ces 2 régions de la connexion internet.