Actualités of Thursday, 31 March 2016

Source: camer.be

Le RPDC n’a pas organisé un mouvement d’appels - Grégoire Owona

Le ministre du travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona Le ministre du travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona

Vous avez déclaré sur un plateau de télévision n’avoir pas signé d’appel à la candidature de Paul Biya en 2018. Pourquoi ce choix ?

Vous avez noté avec moi qu’il y’a eu plusieurs types d’appels : ceux qui invitent le Président à se présenter à la prochaine élection présidentielle (sous­entendu en 2018), il y’a ceux qui souhaitent une élection présidentielle anticipée au Cameroun et qui l’invitent à s’y présenter.

Je n’ai pas signé d’appel à la candidature anticipée parce que je sais que le Président national de mon Parti, désigné en congrès, ordinaire ou extraordinaire, sera le candidat du Rdpc à la prochaine élection présidentielle.

Et lorsque je déclare « Non » à la question des journalistes, c’est parce que c’est bien de la candidature à l’élection anticipée qu’ils parlent.

Il y a pourtant eu comme une mode aux appels de la part des militants et cadres de votre parti. Doit-on comprendre qu’il n’y avait aucune consigne dans ce sens ?

Les appels à candidature enregistrés en ce moment viennent de la base du Parti et nous accueillons cela comme un message important. J’entends par là qu’il n’y a pas eu de directives dans ce sens et donc ce n’est pas un mouvement organisé par nos instances dirigeantes.

A moins que ces instances aient décidé de ne pas me mettre personnellement au parfum. La base qui vient d’être renouvelée par les élections des bureaux des organes de base, se sent certainement plus motivée et déterminée à maintenir le Président national à la tête du pays. Vous conviendrez avec moi que si ça avait été une instruction, bien organisés comme nous le sommes au RDPC, il n’y aurait pas eu tant de discordances sur le même sujet.

Il est tout de même curieux qu’alors que rien n’empêche la candidature de Paul Biya en 2018, une vague importante de militants du Rdpc (si l’on s’en tient aux milliers de noms publiés dans Cameroon Tribune) se sentent obligés d’en faire la demande. Les militants du Rdpc ont-ils peur de quelque chose ?

Globalement il apparait que certains militants du Rdpc ont souhaité faire entendre leur souhait de voir le Président Paul Biya candidat à l’élection présidentielle. Je respecte cela et c’est justement parce que je conviens avec vous que Paul Biya étant le candidat du Parti au regard des textes, je n’ai pas besoin de signer d’appel dans ce sens, et encore moins dans le sens de l’anticipation car la date est connue.

De plus, il n’est pas nécessaire que je signe dès lors que les responsables à la base ont signé. Ils nous représentent, sinon c’est 4 ou 5 millions de signatures qu’il faudrait, chacun voulant peut­-être voir son nom. Sur ce plan nous sommes très peu démocrates : nous allons élire des représentants tel qu’on vient de le faire et nous signons à leur côté.

Cependant, je ne pense pas que les camarades qui signent ces appels aient peur. Je vous disais plus haut qu’il faut toujours faire la différence sur le contenu des appels. Ils expriment l’engagement personnel ou collectif et la vitalité du parti.

Le Sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya a récemment émis quelques réserves par rapports à ces appels. Maintenant c’est vous et le Lamido de Banyo qui est également Sénateur. Ça fait trois des plus grandes personnalités du Rdpc. D’autres personnalités, pas moins importantes, du parti ont appelé à cette candidature. Ça donne ãnalement l’impression d’un manque de cohésion…

Il faut savoir ce que c’est que la démocratie et être de bons démocrates et je constate que cela n’est pas facile et n’est pas encore dans nos moeurs. Dans un parti, dans le Rdpc, la liberté démocratique c’est d’avoir des opinions diverses au moment du débat et d’accepter tous à la fin la décision prise par le plus grand nombre ou par la haute instance de décision.

Je vais vous résumer la situation : Le Rdpc n’a pas organisé un mouvement d’appels pour la candidature du Président Paul Biya parce que c’est son candidat naturel, et n’a pas initié une démarche pour une élection anticipée parce que cette modalité de l’agenda électoral n’appartient pas à un parti politique fut­il proche du pouvoir.

Il s’agit d’une expression libre d’opinions, dans un respect mutuel, qui n’entame en rien la cohésion du Rdpc. Nous sommes fiers, nous aimons notre candidat naturel mais il y’a d’autres problèmes préoccupants pour notre pays et nous devons nous y atteler à mon humble avis pour bien préparer le meilleur élan pour octobre 2018.

Même si vous n’avez pas appelé à la candidature de Paul Biya en 2018, verriezvous d’un bon oeil un projet de loi pour la révision de la constitution en vue d’une anticipation de la prochaine élection présidentielle ?

Notez bien que je soutiens cette candidature ! Ma conviction est que le Cameroun doit évoluer démocratiquement avec les lois qu’il se donne et autant que cela est possible selon l’agenda connu.

J’attends justement encore de ceux qui appellent à une élection anticipée des arguments inattaquables, en tous cas suffisamment solides pour justifier par conséquent une révision constitutionnelle. Moi je suis militant d’un parti, je souhaite que le candidat de ce parti aille à une élection organisée et voulue par l’ensemble des camerounais.

Nous avons besoin d’une élection présidentielle sereine et maitrisée. Si pour des raisons que nous attendons encore, une révision constitutionnelle devait intervenir à l’initiative de l’Exécutif, j’en prendrai acte et soutiendrai le Président national du Rdpc qui déjà en ce moment, élection anticipée ou à la date de 2018, est mon candidat à l’élection présidentielle.

La nécessaire révision constitutionnelle est bien, faut-­il le souligner, une affaire de l’Exécutif d’abord et non du Parti.

Le Rdpc a-t-il plus intérêt à ce que l’élection présidentielle se déroule avant 2018 ?

Le Rdpc a intérêt à ce que l’élection présidentielle se tienne en temps opportun au Cameroun. Pour l’instant c’est en 2018 et si ça devait être avant, il appartient à l’Exécutif d’en décider et d’expliquer aux Camerounais.

En tant que parti politique, nous sommes prêts à y aller à tout moment et notre candidat est connu et donc prêt lui aussi certainement. Son engagement au quotidien le montre et sa santé aussi.

Au Rdpc et en matière électorale en particulier, nous sommes comme des scouts : toujours prêts ! Toutefois, en même temps qu’il y a eu des appels à la candidature de Paul Biya, quelques militants du Rdpc (peu nombreux certes) s’y sont opposés.

Le parti envisage- t-il des assises pour savoir dans quelle direction aller ou considérez-vous simplement que c’est l’expression même de la démocratie ?

Il s’agit de la manifestation de la liberté d’opinions au sein duRdpc, preuve d’une vitalité démocratique. Nous espérons voir la même vitalité, c’est­a­dire expression des opinions contraires et respect de celles­ci comme telles.

Le Secrétaire Général, le Vice­ Premier Ministre Jean Nkuete, pour l’instant reçoit les appels et les transmet à leur illustre destinataire. Ne faisons surtout pas comme si ces appels sont une urgence dont on doit vite avoir une réponse.

Pour le moment vous savez vous6­même où sont les urgences que le Président de la République, néanmoins Président National du Rdpc, a fixé pour l’intérêt des camerounais qui lui ont donné le pouvoir et qu’il sert.