Les différentes crises que traverse le Cameroun continuent de susciter des réactions dans le monde politique. La dernière en date est celle du parti de John Fru Ndi.

Réuni le 25 mars dernier à Yaoundé au domicile de son leader, le comité exécutif du Front Social Démocrate (SDF) a passé en revue les différentes crises auxquelles sont confrontées les populations camerounaises en général. Aux sorties de la réunion une déclaration contenant 13 recommandations a été rendue public. Dans cette déclaration, une invitation a été adressée au Président de la République camerounaise Paul Biya pour une visite dans les zones sinistrées notamment la zone anglophone pour selon le parti "apporter l'arbre de paix aux sinistrés".

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont confrontés à la crise dite anglophone. Cette crise qui a débuté en novembre 2016 a pour origine les manifestaions des populations qui se disent marginalisées par le régime Biya. Elle a déjà fait deux morts avec des séries d'arrestations des leaders de la contestation et d'autres militants de la cause anglophone. Ces arrestations ont fait réagir l'opinion internationale qui demande au gouvernement camerounais de libérer les détenus et de trouver une solution durable à cette crise. Une visite du Chef de l'Etat à Bamenda et à Buéa sera considérée comme une prise en compte des revendications des manifestants qui en majorité ne demande rien d'autre que l'attention des gouvernants.

Bamenda et Buea qui ont été sous le feu des projecteurs n'ont plus reçu la visite du premier responsable du pays depuis des lustres. Une sorte de mépris à l'égard des ces populations selon des observateurs de la vie politique camerounaise. Cette invitation, du point de vue ce parti politique majoritaire dans cette zone, peut être un début de solution à cette crise. Aujourd'hui le SDF apparait comme une sorte de médiateur entre les constataires et Yaoundé. Contrairement aux manifestants qui exigent l'indépendance immédiate, le SDF prone le fédéralisme. Cette position charnière a été saluée par beaucoup de partis politiques.

Le SDF a aussi fait allusion aux populations du Grand-Nord qui sont confrontées à la barbarie des combattants de la secte islamique Boko Haram. Cette population est prise en otage par les combattants de cette secte depuis des années avec des actes inimaginables commis sur des civils et des massacres qui font des centaines de morts chaque année.

Le drame d'Esséka qui a occasionné la mort d'une soixantaine de personnes a aussi retenu l'attention des leaders du SDF. Ce déraillement de train qui a eu lieu le 21 octobre 2016 avait fait réagir Paul Biya. "J’ai prescrit une enquête pour établir les causes profondes de cet accident et que les formations hospitalières qui vont recevoir les blessés, les soignent aux frais de l’Etat", avait-il déclaré. Paul Piya aux côtés des victimes sera, selon le SDF, une source de consolation et d'apaisement.

A travers cette sortie, le parti dirigé par John Fru Ndi met la balle dans le camp des gouvernants seuls capable selon lui de décrisper la situation.