Une enquête interne fait état de dysfonctionnements graves. Le Sg, Louis-Paul Motaze a lancé lundi une formation de deux semaines pour recadrer le personnel.

Lundi dans la salle de conférences du troisième étage du secrétariat général des services du Premier ministre (SPM), il est un peu plus de 9h.

Louis-Paul Motaze, le Sg lit un discours. Il est interrompu pendant une minute par une collaboratrice qui fait son entrée dans la salle. Le fer au bas de ses talons fait du bruit.

Elle tire la chaise et prend place en face du Sg. « Je ne veux plus m’arrêter dans mon discours parce que quelqu’un entre», tance Louis-Paul Motaze.

Quelques minutes auparavant, il faisait déjà remarquer à toute la salle « qu’une heure de retard pour ouvrir un séminaire portant sur la gestion axée sur les résultats, ce n’est pas correct». En réalité, ces deux incidents ne sont que des petites facettes qui cachent les dysfonctionnements graves relevés par un diagnostic interne au sein de cette administration.

« Insuffisance de coordination interne des services, perte de l’esprit de cabinet et une gestion encore perfectible des ressources humaines et financières », l’énumération globale est du Sg des SPM en personne.

Ces maux se déclinent d’une part en « rareté des réunions de coordination interne aux services, rareté des réunions de coordination d’ensemble, dispersion-égarement de la coordination dans les instances de travail, faiblesse du suivi-évaluation du rendement ».

Et d’autre part, il y a plus grave. Louis-Paul Motaze parle de « disparition du sens de l’Etat qui s’exprime par la perte des valeurs de probité, stagnation des carrières qui entraîne démotivation du personnel, non-respect du principe de transversalité des cabinets qui se traduit par la confiscation et l’instrumentalisation des dossiers à des fins personnelles, ou encore inégale répartition des gratifications et de la représentation au sein des instances techniques».

A en croire le SgPM, ces dérives n’épargnent aucun palier hiérarchique. Pour revenir à l’orthodoxie et inculquer la culture du résultat au personnel, l’Institut supérieur de management public va former du 15 au 24 juin les personnels de la Primature à la gestion axée sur les résultats.

Toutes les catégories sont concernées. Des conseillers techniques, chargés de mission, attachés, chargés d’études, chefs de service, chargés d’études assistants, cadres, employés de bureaux, secrétaires et chauffeurs. « Aucun prétexte ne devrait être invoqué pour se soustraire à cette formation de laquelle, j’attends un changement significatif de comportement », a instruit Louis-Paul Motaze.