«Eséka 1», qui a déjà entamé une pré-collecte d’informations, va bénéficier de l’encadrement professionnel des journalistes d’investigations du Nigéria et de la Tunisie.
Face à l’affaissement d’un pont près de Matomb sur l’axe routier Douala-Yaoundé et le déraillement du train 152 de Camrail le 21 octobre dernier, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a tenu un important point de presse jeudi 27 octobre 2016 à Douala. Selon le président du SNJC, Denis Nkwebo, la presse nationale et internationale rapporte des chiffres et des versions des faits aussi contradictoires les uns que les autres sur ce drame.
Quelques jours après l’accident ferroviaire, le Président de la République, Paul Biya, a pris un décret instituant une commission d’enquête chargée d’élucider le déraillement du train 152 de Camrail. «Quelques instants après cette importante décision, les responsables de Camrail ainsi que le Gouvernement ont fait des sorties médiatiques de nature à influencer les conclusions éventuelles de l’enquête ainsi prescrite», relève le SNJC.
Ces positions équivoques des officiels de Camrail et du Gouvernement, ne sont pas de nature à «rassurer l’opinion» qui cherche à connaitre la vérité sur cet accident qui a couté la vie à près de 80 passagers du train 152.
Face à ce climat de confusion, et voyant venir «des conclusions toutes faites pour protéger les vrais responsables du drame», le Syndicat National des Journalistes du Cameroun, pris en la personne morale de son président national, «a décidé de prendre ses responsabilités» en créant une commission d’enquête parallèle.
Ainsi, le SNJC a décidé de la mise sur pied d’une «task-force professionnelle» baptisée «Eséka 1». La task-force est qui est composée de journalistes camerounais ayant une expérience certaine de l’enquête «va rechercher et révéler toutes les matières factuelles nécessaires à la bonne information et la meilleure compréhension du public» des événements du 21 octobre 2016.
Le syndicat souligne que la recherche des faits en question va du reste s’étendre à l’affaissement d’un pont près de Matomb sur l’axe routier Douala-Yaoundé, au petit matin du 21 octobre. «Eseka 1» qui a déjà entamé une pré-collecte d’information va bénéficier de l’encadrement professionnel de «deux confrères du Nigéria et de la Tunisie, en plus d’un Conseiller camerounais».
Le SNJC qui doute de «la volonté du groupe Bolloré, actionnaire majoritaire de Camrail, et de celle du Gouvernement camerounais à élucider le drame d’Eséka», lance un appel à témoins, et invite toute autorité, toute source et tout citoyen «à livrer témoignages, documents et confidences, de nature faciliter ses investigations».