Actualités of Monday, 23 May 2016

Source: camer.be

Le SP d'Essoka cité dans une affaire au d'agression

Peter Essoka Peter Essoka

L’affaire est passée en audience la première fois au Tribunal de Première instance de Yaoundé-Centre administratif le 30 mars 2016 et oppose Marc Basoh, le plaignant, Elias Beteck (secrétaire particulier de Peter Essoka), son frère cadet Betek Harrisson, ainsi que d’autres dont Mani Mani Etienne et Claude Encho (militaire). Le plaignant accuse les autres de l’avoir agressé le 4 mars 2016 à son domicile à Obili par Etienne Mani Mani, le militaire Claude Encho et les fils de mon bailleur.

«Ils m’ont ligoté, m’ont tabassé et m’ont amené à la groupement de gendarmerie du Lac où j’ai découvert qu’il y avait une plainte contre moi et qu’on voulait me déférer. Ma famille est arrivée et a dû payer 80 000F pour qu’on me libère», raconte le plaignant. «J’ai été victime d’un coup de vol en février 2014. Et le voleur interpelé par la brigade de Mélen est Betek Harrisson avec qui j’ai eu un problème d’ordinateur. J’ai porté plainte à la Brigade de Mélen où il a reconnu la dette, ne pouvant payer. Mani Mani Etienne qui est son ami, s’est porté garant. C’était en présence de Peter Essoka, le président du Conseil national de la communication. Mais depuis le gars n’a pas payé et Mani a peur d’aller en prison. Mani que  j’avais dénoncé à Aes pour trafic d’électricité. On est devenus ennemis. Il est donc venu voir les enfants de mon bailleur pour qu’ils me chassent de la maison», remonte-t-il.

Le 22 octobre 2015, les fils du bailleur servent une assignation en paiement et expulsion, après une sommation restée vaine. «Je ne me suis pas exécuté parce qu’ils n’ont pas respecté la procédure ; et je ne leur devais rien», explique Marc Basoh. Joint au téléphone, le bailleur Tchako Jean Pierre est furieux : «Ce garçon ne paie pas régulièrement le loyer. Je reviens de Yaoundé où il a fait enfermer mes enfants, alors qu’ils doivent faire leurs examens», réagit-il, furieux le 26 avril. Avant d’orienter le reporter vers une de ses filles, Léocadie. Mais cette dernière, après avoir écouté l’introduction de son interlocuteur au bout du fil, ne répondit plus, pour ne plus être joignable après. Malgré le message court à elle envoyé, ainsi qu’à Claude Encho, plus personne ne répondra aux appels du reporter.

Peter Essoka s’en lave les mains

Excepté Elias Betek qui en discutera avec le reporter, au téléphone de Peter Essoka : «Ce garçon n’est pas normal. Il a écrit mon nom partout sur les murs du quartier ; Il faisait des incantations sur ma voiture la nuit et j’ai quitté le quartier car le bailleur n’en disait rien». Racontant une autre histoire : «Je lui ai prêté 250 mille à la mort de son père, maintenant il dit que c’est moi qui lui dois de l’argent ; alors qu’il a également emprunté à ma sœur», réagit Elias Betek. L’autre brandit des documents de police indiquant que Betek Elias a bel et bien reçu 100 000F de lui, et que «son neveu a bel et bien utilisé l’ordinateur en question et a d’ailleurs signé une reconnaissance d’engagement à payer ledit ordinateur à hauteur de 650 000F, [mais] sous l’influence de son conseil, a nié les faits et a refusé de répondre à la suite de nos question… , puis a profité d’un tête-à-tête avec son conseil pour disparaître du commissariat».

D’où les mandats d’amener lancés contre eux, y compris Elias Betek qui aurait, selon le commissaire de police principal Mbida Mbida Martin, «refusé de déférer à plusieurs de nos convocations, sous l’influence de certains directeurs» du lieu où il travaille.

A propos de l’agression, le Sp de Peter Essoka a sa version des faits : «Il a poignardé la file du bailleur. Le militaire qui habite le camp (Encho, Ndlr) est venu en renfort des enfants du bailleur pour le ligoter et aller la gendarmerie». Rejoignant son patron, accusé «d’influencer les procédures judiciaires», dans le regard qu’il porte sur le plaignant : «Ce garçon doit être fou ou malade. Il a porté plainte contre tout le monde au quartier. Je n’y suis rien», s’est contenté Peter Essoka, visiblement gêné. «C’est Betek Elias qui peut vous en dire plus. Il m’avait appelé au secours quand ce monsieur enfermait son petit frère», ajoute le journaliste émérite.  Et Betek Elias d’indiquer que «mon petit frère devait sortir de l’Ecole normale dans deux jours et ce monsieur l’a enfermé pour une affaire d’ordinateur perdu. Ils s’étaient accordés sur 350 000F, mais une fois au commissariat, il a dit que l’ordinateur coûte maintenant 650 000F. Coincé, j’ai dû appeler mon boss en aide».

Pour Basoh, «même si je suis fou comme ils disent, cela leur donne-t-il le droit de me torturer ? Est-ce que les policiers ont le droit de me frapper comme l’ont fait les policiers Fouda et Boba ? Eux qui m’ont extorqué de l’argent avant de me jeter en cellule ? » se demande-t-il. Niant avoir poignardé qui que ce soit. «J’ai sollicité une expertise pour déterminer de qui sont les empreintes sur le couteau, mais le couteau a disparu quand ils sont entrés par effraction chez moi». L’affaire se poursuit au tribunal, sous la conduite de la juge Mbanga Nkolo.