Le président de la centrale Syndicale du secteur public Jean-Marc Bikoko prévoit de déposer demain mardi 16 mai 2017 au premier ministère, une lettre adressée au chef de l'État lui exigeant de relever de ses fonctions le ministre André Mama Fouda. Il l'a annoncé hier dimanche 14 mai 2017 à l'issue de la conférence de presse que donnait le Syndicat des médecins du Cameroun(Symec) à Yaoundé, et à laquelle il prenait part.
"Le ministre Mama Fouda vient de commettre un impair. Et pour la centrale syndicale du secteur public, demain 16 mai 2017, nous envoyons une lettre au chef du gouvernement pour le chef de l'État, demandant que Mama Fouda soit relevé de ses fonctions". C'est là, la déclaration de Jean-Marc Bikoko président de la centrale Syndicale du secteur public.
Pour ce dernier, la décision prise il y a quelques jours par le ministre de la santé publique André Mama Fouda d'affecter dans des zones reculées du Cameroun les leaders du mouvement de grève des médecins, est d'une maladresse choquante, d'un manque de tact sans pareil.
Présent à la conférence de presse que donnaient les responsables du Symec (Syndicat des médecins du Cameroun) ce dimanche 14 mai 2017 à Yaoundé, la centrale syndicale du secteur public s'est dite totalement solidaire de la position et du mouvement engagés par les médecins du Cameroun.
Mouvement qui a suscité plusieurs sorties du ministre André Mama Fouda. Entre autres pour déclarer illégal le Syndicat à l'origine de la grève, et procéder quelques jours plutard à des affectations des leaders de la grève dans des centres de santé de zones reculées du pays et ne disposant pas du plateau technique nécessaire pour leur spécialité.
"Nous n'allons pas rejoindre nos lieux d'affectations parce que nous disons que ces affectations ne respectent ni le médecin, ni le malade. Elles ne respectent pas non plus l'organigramme du ministère de la santé publique" a indiqué d'un ton ferme face à la presse, le président du Symec Dr Yves Bassong.
Loin de reculer devant ce qu'ils considèrent comme étant de l'intimidation et un musèlement, les médecins ont annoncés pour ce lundi 15 mai 2017, le démarrage du deuxième round de grève qui va durer jusqu'au 17 mai. "Seul les médecins qui travaillent aux urgences et ceux qui sont de garde sont priés d'être à leur poste de service, avec à leur bras un brassard de couleur noire. Les médecins en spécialisation, médecins généralistes, enseignants de médecine sont quant à eux invité à rester chez eux" a martelé le Dr Bassong du Symec.
Après le débrayage d'avril et celui de mai ainsi lancé, les grévistes envisagent une troisième phase du 12 au 14 juin 2017 et une quatrième phase au mois de juillet prochain, si leurs revendications continuent de rester lettre morte. Cette fois là il s'agira d'une grève illimitée.
En rappel, les revendications des médecins sont les suivantes:
La revalorisation salariale des médecins du sous-secteur public, et le versement direct des subventions de l'État aux médecins du sous-secteur privé sous forme de primes mensuelles
La mise en place dans un délai court d'une assurance maladie de base à couverture universelle (sans catégorie et sans rabais) pour améliorer l'offre en soins et permettre l'accès aux soins à tous les Camerounais de toutes couches sociales
L’urgence d'une suspension pure et simple des affectations des médecins sans salaire ainsi que la mise en place d'une procédure de traitement accélérée des dossiers d'intégration des médecins
Revoir à la hausse l'âge du départ à la retraite des médecins en le passant de 55 à 65 ans.