Actualités of Thursday, 29 December 2016

Source: cameroon-info.net

Le Syndicat des journalistes appelle à la grève

Denis Kwebo, président du SNJC Denis Kwebo, président du SNJC

«Les journalistes ont été attaqués, ils vont réagir !». C’est par cette phrase que commence un communiqué du président du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) publié le 29 décembre 2016. Denis Nkwebo annonce une «bataille qui commence le 2 janvier 2017».

Ce sera, apprend-on en lisant le document, la suite d’un «mouvement social dans certaines entreprises de presse». Ledit mouvement va se poursuivre par un arrêt de travail dès le début de l’année prochaine. «Aujourd’hui, par ma voix, le Bureau exécutif national du SNJC vous dit que le moment est venu», écrit Denis Nkwebo. Il soutient que ses camarades et lui sont «préparés à toutes éventualités».

Pour que la machine du SNJC s’arrête, les patrons visés par le mouvement d’humeur à venir doivent s’acquitter de plusieurs obligations à l’instar du paiement des arriérés de salaires, des conditions de travail décentes et l’affiliation suivie des cotisations effectives à la CNPS.
«Le SNJC a envoyé un message fort aux patrons de presse qui étalent leur fortune en public et maintiennent les travailleurs en état d’esclavage. La situation est critique: 23 mois, 3 mois, 13 mois, 7 mois, 4 mois de salaires impayés ici et là, pas d’inscription à la CNPS pour les uns, pas de cotisations sociales pour les autres», indique Denis Nkwebo pour qui les journalistes sont devenus comme «des cordonniers mal chaussés, empêchés de crier pour dénoncer l’oppression».

Denis Nwebo dénonce une atmosphère de jungle. «La presse au Cameroun est donc un État de non-droit. Beaucoup de patrons de presse n’ont jamais vu le Code du travail. Ils ne savent pas qu’il y a une convention collective. Question: De quoi vivent des journalistes qui n’ont ni salaires ni frais de reportage ? Que dit l’État ? Et le public ? Qu’en pensent les journalistes et les travailleurs des médias ?», demande le rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Jour.

Selon lui, son syndicat est devenu la cible de toutes les attaques «pour avoir posé le problème». Tous, jusqu’à certains journalistes qu’il dit instrumentalisés et corrompus. «Les bourreaux de la presse se cachent derrière leur fortune mal acquise et envoient au front des «tintins». C’est normal !».