La récente décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) dans l'affaire opposant Samuel Eto’o Fils et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) à la Confédération Africaine de Football (CAF) a suscité une vive indignation. Au-delà de son aspect juridique, cette décision révèle une condescendance inquiétante envers les institutions sportives africaines, rappelant les traitements dévalorisants infligés à l'Afrique sur la scène internationale. Entre mépris, paternalisme et méconnaissance des réalités locales, le TAS semble perpétuer une vision inégalitaire du sport mondial. Cette affaire soulève une question cruciale : jusqu'à quand le sport africain devra-t-il subir ce manque de respect et cette marginalisation ? Il est temps que les instances internationales reconnaissent la dignité et la valeur du continent africain, non seulement dans le sport, mais dans tous les domaines.
Le TAS et la CAF : Une condescendance qui déshonore le sport africain !
Il est des décisions qui, au-delà de leur contenu juridique, révèlent des attitudes profondément ancrées dans les relations internationales. La récente décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) dans l'affaire opposant Samuel Eto’o Fils et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) à la Confédération Africaine de Football (CAF) en est une illustration flagrante. Loin de se limiter à un simple arbitrage, cette décision dégage un parfum de condescendance, voire de mépris, à l'égard d'une institution africaine. Une attitude qui, malheureusement, n'est pas sans rappeler le traitement réservé aux dirigeants africains par d'autres instances internationales, comme la Cour Pénale Internationale (CPI). Comment en est-on arrivé à ce point ? Pourquoi le sport africain, déjà confronté à d'innombrables défis, doit-il en plus subir cette indignité ?
Dès les premières lignes de la décision, le ton est donné. Le TAS, dans sa froideur bureaucratique, ne se contente pas de statuer sur le fond de l'affaire. Non, il semble prendre un malin plaisir à rappeler à la CAF ses erreurs, ses manquements, ses insuffisances. La formulation des points de la décision est particulièrement révélatrice. Par exemple, lorsque le TAS "ordonne" à la CAF d'intégrer Samuel Eto’o Fils sur la liste des candidats, le verbe utilisé n'est pas anodin. Il ne s'agit pas d'une simple injonction juridique, mais bien d'un rappel à l'ordre, presque paternaliste, comme si la CAF était une enfant turbulente qui avait besoin d'être remise dans le droit chemin. Cette condescendance transpire à chaque paragraphe, à chaque phrase, à chaque mot.
Et que dire de l'ordre de verser une somme de 8'000 francs suisses à Samuel Eto’o Fils et à la FECAFOOT pour couvrir leurs frais d'avocat ? Là encore, le TAS ne se contente pas de trancher. Il ajoute une couche de mépris en fixant un montant qui, sans être dérisoire, semble presque symbolique. Comme si, au fond, les Africains ne méritaient pas plus. Comme si leur combat pour la justice et l'équité ne valait qu'une poignée de francs suisses. Cette décision, en apparence technique, est en réalité chargée d'un sous-texte profondément insultant.
Mais ce qui est peut-être le plus choquant, c'est l'absence totale de considération pour le contexte africain. Le TAS, dans sa décision, ne prend pas la peine de comprendre les spécificités du football africain, les défis auxquels la CAF est confrontée, les réalités politiques, économiques et sociales qui influencent ses décisions. Non, le TAS applique une grille de lecture uniforme, comme si le monde du sport était un univers homogène, où les mêmes règles s'appliquent à tous, sans distinction. Cette approche, non seulement simpliste, mais aussi profondément injuste, révèle une méconnaissance, voire une indifférence, à l'égard des réalités africaines.
Et c'est là que le bât blesse. Car cette condescendance n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans une tendance plus large, où les instances internationales traitent les Africains avec une indignité qui frise le racisme. On pense immédiatement à la CPI, qui, depuis des années, semble avoir fait des dirigeants africains ses cibles privilégiées. Comme si l'Afrique était un continent à part, où les règles du droit international s'appliquent avec plus de rigueur, voire de brutalité. Comme si les Africains étaient incapables de se gouverner eux-mêmes, et avaient besoin de la tutelle bienveillante des institutions occidentales.
Le TAS, dans cette affaire, reproduit exactement le même schéma. En traitant la CAF avec une telle condescendance, il envoie un message clair : le sport africain n'est pas à la hauteur. Les institutions africaines ne méritent pas le même respect que leurs homologues européennes ou américaines. Les Africains, qu'ils soient dirigeants, sportifs ou simples citoyens, doivent accepter d'être traités comme des citoyens de seconde zone.
Mais jusqu'à quand ? Jusqu'à quand les Africains devront-ils subir cette indignité ? Jusqu'à quand devront-ils accepter d'être traités avec une condescendance qui frise le mépris ? Il est temps que cela cesse. Il est temps que les instances internationales, qu'elles soient sportives, juridiques ou politiques, commencent à traiter les Africains avec le respect qu'ils méritent. Il est temps que le sport africain, avec toutes ses spécificités, ses défis et ses réussites, soit enfin considéré à sa juste valeur.
Car, au fond, cette décision du TAS n'est pas seulement une insulte à la CAF. C'est une insulte à tous les Africains. Une insulte à ceux qui, chaque jour, se battent pour faire reconnaître leur dignité, leur valeur, leur place dans le monde. Une insulte qui, espérons-le, servira de catalyseur pour un changement profond. Car le sport, comme la justice, ne peut être véritablement universel que s'il est fondé sur le respect et l'égalité. Et cela, le TAS semble l'avoir oublié.
Blaise ETONGTEK | CFOOT