En juin dernier, quatre mois avant la sortie du gouvernement de Louis Bapès Bapès, nous indiquions déjà dans ces mêmes colonnes que le juge d’instruction, Annie Noëlle Bahounoui, avait presque bouclé son information judiciaire (enquête). Il manquait qu’elle rende son rapport (ordonnance).
Mais à cette période là le dossier judiciaire de Bapès Bapès connaissait encore un traitement tout particulier (arrêté en fonction puis libéré le lendemain) au Tribunal criminel spécial (Tcs). Ce caractère « sensible » semble s’être éteint le 2 octobre dernier, le jour où Louis Bapès Bapès a quitté le gouvernement suite à un réaménagement ministériel. Un mois après cette éviction, le Tcs refait parler de ce ministre qui le 31 mars 2014 avait défrayé la chronique.
pération Epervier s’était attaquée pour la première fois à un ministre en fonction. En effet, vendredi dernier, 6 novembre, Louis Bapès Bapès est aperçu au Tcs peu après 9h. Il est descendu d’un véhicule noir aux vitres fumées avec un avocat de la place, Me Louis Gabriel Eyangoh. En costume clair – il ne s’est pas encombré d’une cravate -, avec une pochette en soie assortie à la veste, l’ancien ministre qui s’appuie sur une canne et l’avocat se dirigent au cabinet d’information judiciaire numéro trois situé dans le hall du Tcs.
Ils y sont rejoints par trois autres avocats , parmi lesquels on a pu reconnaitre Me Blanche Mbenoun. Une dizaine de minutes après, ces avocats et Louis Bapès Bapès ressortent du bureau d’Annie Noëlle Bahounoui. Sur le perron de l’édifice qui abrite les bureaux du Tcs, Bapès Bapès devise, la mine détendue, avec les avocats qui l’accompagnent, le temps de quelques manoeuvres qu’effectue le chauffeur du véhicule qui l’a transporté. Comme à l’arrivée, Bapès Bapès est reparti avec Me Eyangoh.
900 millions FCfa
D’après nos sources au Tcs, Louis Bapès Bapès répondait à une convocation du juge d’instruction. Celle-ci lui a notifié les conclusions de son information judiciaire. Au départ (à l’ouverture de l’information judiciaire) poursuivi pour des malversations de l’ordre de 900 millions FCfa, Le Jour a appris que le montant finalement retenu par le juge d’instruction est de 550 millions FCfa imputé à Bapès Bapès. Les accusations en rapport avec ce montant portent essentiellement sur les primes et perdiems indûment payés aux responsables du ministère des Enseignements secondaires dans le cadre de l’organisation des examens et concours au titre des exercices 2005-2006, période auditée par la mission du Contrôle supérieur de l’Etat.
L’ancien directeur général de la Magzi sera jugé libre au Tcs contrairement à trois de ses coaccusés incarcérés depuis quatre ans à la prison de Kondengui. Ceux-ci répondent des mêmes faits reprochés à l’ancien ministre dans une première procédure en cours de jugement au Tcs (la dernière audience a eu lieu le 30 octobre 2015). A l’époque du déclenchement des poursuites au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, le juge d’instruction de cette juridiction avait procédé à une disjonction de procédure. Catherine Abena, ex-secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires (décédée) et 25 autres collaborateurs du Minesec d’alors étaient renvoyés devant les tribunaux. Le ministre luimême avait été épargné dans ce volet 1 qui est pendant au Tcs. Il est rattrapé dans ce qui sera le volet 2. Quatre ans après.