Actualités of Friday, 10 March 2017

Source: cameroon-info.net

Le Tribunal militaire de Yaoundé va-t-il acquitter Me harissou?

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Le quotidien Messager dans son édition du 9 mars 2017 écrit qu’avec les charges nulles contre le notaire Harissou, le Tribunal militaire de Yaoundé peut décider d’arrêter la procédure engagée contre lui aujourd’hui. La raison à cela est le manque de preuves.

Déjà qu’à la dernière audience le Tribunal avait rejeté des pièces présentées par l’accusation. Rappelons que le mis en cause répondait des faits d’outrage au Chef de l’Etat, d’assassinat, de détention, de ports illégaux d’armes de guerre, d’hostilité contre la patrie et révolution.

Si les poursuites judiciaires venaient à s’arrêter ce 10 mars 2017, Abdoulaye Harissou aura donc passé plus de deux ans de détention. Le Messager précise que pour arriver à la conclusion «qui s’imposait» à savoir l’annulation des preuves «qui en réalité avaient été fabriquées dans un des laboratoires de la Dgre», il y’ aura eu 12 renvois dans son affaire.

Me Mbunny rencontré par le quotidien a déclaré «ce dossier qui a été monté au départ par la Direction générale de la recherche extérieure perd donc les principaux éléments de l’accusation, dès lors que le Tribunal a déclaré nuls tous les éléments en provenance de cette institution y compris les procès-verbaux des auditions qui y ont eu lieu. C’est une première victoire du droit».

L’avocate suisse du notaire pour sa part reconnait que, cette décision que doit prendre le Tribunal est courageuse. Après le rejet des éléments présentés par l’accusation le 10 février dernier, elle avait alors déclaré «le juge a appliqué la loi et a écarté du dossier des preuves recueillies par la Dgre qui n’est ni un agent, ni un officier de la police judiciaire et qui n’est en aucun cas habileté à mener une enquête préliminaire.

Le juge ne pouvait pas prendre en compte les auditions de la Dgre pour ce motif déjà et de surcroît parce que mon mandat et M. Sidiki ont été soumis à une contrainte physique et mentale et ont été détenus dans des conditions inhumaines et dégradantes pendant un mois. Ils sont restés incommunicado sans l’assistance de leurs avocats. C’est contraire à un Etat de droit, au code de procédure pénale et aux traités internationaux signés et ratifiés par le Cameroun.

Sous la contrainte on a extorqué des déclarations à Sidiki pour lui faire dire que Harissou est le commanditaire des attaques de Gbiti et de Oundjiki. Ce ne sont pas seulement ces auditions qui ont été rejetées mais également d’autres éléments tels que les ordinateurs, les Cds et les Dvds. Je dirais qu’on a gagné une bataille».