Le projet de loi de finances a été déposé ce lundi au parlement. Les recettes et les dépenses s’équilibrent à 4373,8 milliards de F CFA (soit 6,6 milliards d’euros). Le gouvernement table sur un taux de croissance optimiste.
Contrairement au Gabon, qui a revu son budget 2007 à la baisse de 5%, celui du Cameroun s’inscrit plutôt en hausse de 139,1 milliards de F CFA (+ 3,3%), passant ainsi à 4373,8 milliards de F CFA (6,6 milliards d’euros), contre 4234,7 milliards de F CFA (6,45 milliards d’euros) pour l’exercice en cours.
Elaboré dans un contexte de stagnation des cours du pétrole, de préoccupation sécuritaire dans le septentrion et d’entrée en vigueur de l’accord d’étape de l’accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, ce projet de loi de finances, déposé le 21 novembre au parlement, se veut prudent en tablant sur un baril à 40 dollars. Ce qui devrait engendrer des revenus du secteur pétrolier de l’ordre de 495,1 milliards de F CFA, en progression de 12% par rapport à 2016.
Les recettes propres s’élèvent 3143,3 milliards de F CFA (71,8% du montant total, en hausse de 9,6% par rapport au présent exercice), dont 2519,13 milliards de F CFA (57,6% de l’enveloppe) proviennent de la fiscalité.
Retour sur une mesure d’amélioration du pouvoir d’achat de 2008
Les droits de douane sur le clinker sont par ailleurs rétablis, ce qui contribuera à améliorer ces recettes propres. Ces droits avaient été suspendus en 2009 parmi plusieurs mesures annoncées par Paul Biya en Conseil des ministres le 7 mars 2008 pour lutter contre la vie chère, à la suite des émeutes de la faim de 2008.
Ces droits sont rétablis à 10%, ainsi que le prévoit tarif extérieur commun (TEC) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Une mesure phare pour un pays qui compte à présent quatre cimenteries en activité alors que seule les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) étaient en activité au moment de l’instauration de l’exemption. Les autres mesures alors adoptées (suspension des droits de douane sur le blé importé, relèvement du quota d’importation de l’huile de palme… ) demeurent.
Incitations fiscales pour la bourse de Douala
Pour inciter les entreprises à émettre des titres sur le marché obligataire du Douala Stock Exchange (DSX), qui compte parmi les places financières africaines qui ne séduisent pas, le gouvernement compte leur appliquer un taux réduit à 25% de l’impôt sur les sociétés.
Ce budget est également bâti sur des hypothèses gouvernementales de 6% de croissance et de 3,3% d’inflation en 2017 – tandis que le FMI les projette respectivement à 4,2% et 2,2%. Les déficits jumeaux (budgétaire et commercial) sont quant à eux attendus à 3,3% et à 3,6%.
Les investissements publics sont estimés à 1586,9 milliards de F CFA, soit 36,3% de l’enveloppe globale, et évoluent de 4% par rapport au budget en vigueur.
L’intervention cette semaine du Premier ministre Philémon Yang devant les députés et les sénateurs devrait revenir dans le détail sur les innovations contenues dans ce budget.