Actualités of Saturday, 20 August 2016

Source: camer.be

Le casse-tête des toilettes publiques à Douala

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Ces lieux d’aisance sont introuvables dans la capitale économique.

Il est 11h à Akwa, quartier commercial de la capitale économique. Non loin du palais Dika Akwa, un quadragénaire s’approche d’un mur, fait descendre la fermeture de son pantalon et urine. Pourtant, sur ledit mur, l’inscription «Interdit d’uriner ici» est bien visible. Un peu plus loin, une dame, s’accroupit derrière de vieux véhicules abandonnés avant de vider sa vessie.

«Que voulez-vous que je fasse ? Cela fait un moment que je cherche des toilettes pour me soulager et je n’en trouve pas. Je ne vais quand même pas uriner sur moi. Ce n’est pas ma faute s’il n’y a pas de toilettes publiques», lance la dame au reporter. C’est que, les toilettes publiques sont introuvables dans la ville de Douala. Quel que soit le lieu où on se trouve ou encore l’arrondissement dans lequel on est, il est quasiment impossible de trouver un lieu emménagé pour que les gens viennent s’y soulager.

À l’exception des toilettes publiques situées en face de la cour d’appel du Littoral au quartier Bonanjo et de celles situées à la salle des fêtes d’Akwa, il est presqu’impossible de trouver un autre espace aménagé par la communauté urbaine de Douala (Cud) ou par les mairies pour permettre aux populations de se mettre à l’aise. Pourtant, cet espace aménagé pour les besoins du public fait foule.

«Le problème ici c’est que si tu as un besoin pressant, tu risques de le faire sur toi parce qu’il faut parfois faire la queue à cause de la forte demande», relève Janvier, laveur de véhicules à côté des toilettes publiques de Bonanjo. Cependant, il faut débourser une somme de 100 FCFA. À la salle des fêtes d’Akwa, les usagers dénoncent l’insalubrité et le mauvais entretien de cet espace.

«Ce n’est pas bien propre. Il n’y a pas suffisamment d’eau. Il est très facile de ressortir d’ici avec des maladies», dénonce un usager. Cependant, les toilettes publiques sont bien plus visibles dans les espaces marchands. Cependant, ces espaces sont l’initiative de particuliers. L’accès dans ces toilettes dans les marchés est conditionné par le paiement de 50 FCFA ou de 100 FCFA en fonction des besoins. Dans l’arrondissement de Douala IIIème comme dans les autres arrondissements, les toilettes publiques sont invisibles.

À Douala IIIème, le maire qui reconnait ce problème soutient cependant que «dans l’arrondissement de Douala IIIème, il y a près de quinze toilettes publiques, mais par défaut de moyens financiers, ces toilettes manquent d'entretien», reconnait le maire Théophile Kwapnang Job. Ce dernier note cependant que «du côté des quartiers Pk 14 et Ndokoti, des projets de construction de nouvelles toilettes publiques ont été interrompus par des habitants qui affirment que le terrain sur lequel le projet doit être réalisé leur appartient».

Conscient de ce manque de toilettes publiques, la Cud avait lancé, il y a quelques années, un projet qui visait à doter la capitale économique de toilettes publiques mobiles. Plus de trois ans après l’annonce de ce projet et la présentation de ces toilettes publiques, rien. La Cud, qui a cependant été approchée par mutations, ne s’est pas prononcée sur cette question.