La réaction de Pauline Irène Nguéné, ministre des Affaires sociales n'a pas tardé vendredi, dès que les résultats de l'étude menée à l'Institution camerounaise de l'enfance (ICE) de Bétamba ont été rendus publics. « Nous allons envoyer cette étude à nos partenaires pour rechercher des financements », a-t-elle indiqué.
C'est que l'étude commise par le ministre aux lendemains de sa visite de travail au village Bétamba, dans le département Mbam-et-Kim, région du Centre, appelle une prompte réaction. Créé en 1952 par l'administration coloniale et confiée au gouvernement pour servir d'alternative à l'emprisonnement des mineurs, Bétamba est aujourd'hui l'ombre de lui-même. Avec des infrastructures en état de délabrement avancé. Des dortoirs, cuisines, bâtiments administratifs vétustes. Des ateliers de menuiserie, et mécanique automobile inutilisables. Les ressources financières insuffisantes. Sans oublier que le personnel devant encadrer ces anciens délinquants manque aussi.
Pour le ministre des Affaires sociales, il faut réhabiliter Bétamba. La modernisation de cette institution emblématique de protection de l'enfance au Cameroun, se pose comme une nécessité absolue dans le cadre de l'optimisation de la réinsertion sociale des enfants en conflit avec la loi et des enfants de la rue. « Des mineurs sont actuellement dans des prisons alors qu'ils doivent être dans les centres comme l'Institution de l'enfance, pour leur meilleure réinsertion sociale. La question principale à laquelle nous devons apporter des réponses urgentes est de savoir quelles sont les mesures nécessaires à prendre en vue de diversifier les structures d'encadrement et réhabiliter celles existantes », a indiqué le MINAS aux participants venus de diverses administrations.
Le Pr. Joseph Keutcheu, l'un des experts ayant mené l'étude durant le mois d'avril dernier pense qu'au niveau de l'organisation, il faut une clarification du statut juridique de l'ICE. Notamment que l'institution passe à un statut d'établissement public administratif. Ce qui lui permettrait de s'autonomiser et de s'engager dans des activités génératrices de revenus, pour ne plus dépendre des subventions de l'Etat. Ceci avant de voir comment augmenter le budget, le personnel et réhabiliter les infrastructures.