Actualités of Wednesday, 8 April 2015

Source: Mutations - Georges Parfait Owoundi

Le coût de nos Ma 60 est le même que ceux du Congo - Robert Nkili

Le ministre des transports dément la surfacturation lors de l’acquisition des aéronefs chinois pour le compte de Camair-co.

Monsieur le ministre, au-delà de la flotte, Camair-co souffre de dettes et de problèmes de managements. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Qu’est-ce que c’est qu’un aéronef ? C’est un outil de travail pour la compagnie. C’est justement pour accroitre les recettes et permettre à la compagnie de payer ses dettes comme c’est le cas aujourd’hui. Nous pensons que si ces avions entrent rapidement en service, d’ici peut-être un mois ou deux, ça va donner beaucoup plus de possibilités à Camair-co qui pourra éponger ses dettes à Tradex, Adc, Ccaa et autres. Nous ne pouvons pas parler d’évacuer la dette sans moyens. Par ce geste, le chef de l’Etat a donné une canne à pêche à Camair-co, pour qu’elle soit capable d’aller dans un fleuve, pêcher son poisson au lieu d’attendre que chaque mois, celui-ci lui arrive par une subvention du ministre des Finances, qui était prévue pour cinq ans. Nous sommes en 2015, il ne reste plus qu’un an, je crois qu’il y a eu un saut qualitatif, à savoir, la fourniture de ces moyens de travail qui vont accroitre les recettes de la compagnie. Et d’ici un an, je crois que Camair-co pourra commencer à souffler et que la compagnie aura de ce fait un surcroit de possibilités pour voler de ses propres ailes.

Pourquoi ne pas ouvrir le capital de Camair-co pour permettre un apport du secteur privé et un meilleur management?

Vous le savez, la compagnie a été créée sur les cendres de la défunte Camair. Pour l’instant le capital est public, il appartient à l’Etat, on verra avec le processus, lorsque le problème se posera. Je crois que c’est un dossier qui pourrait être examiné. Je n’en suis pas compétent, c’est du domaine du ministre des Finances. Mais je dis, si des propositions sont faites, le moment venu, je ne sais pas dans combien d’années, si le chef de l’Etat n’y voit pas d’inconvénients, pourquoi pas. Aujourd’hui c’est une société à capitaux exclusivement étatiques. C’est de plus en plus rare, mais nous en avons encore dans notre pays. Nous sommes là dans un secteur purement commercial. Donc, attendons voir.

La question qui fâche monsieur le ministre, à propos du coût de ces avions. Ailleurs ils ont coûté moins chère, qu’est-ce qui s’est passé au Cameroun?

Je voudrais simplifier. Pour moi ce n’est pas une question qui fâche. C’est simplement une question de méconnaissance du dossier. C’était tellement simple. Il fallait demander une audience, voir le ministre des Transports qui a quand même des dossiers aussi, même s’il n’était pas là au début, il allait pouvoir donner des éléments d’appréciation, au lieu d’aller s’asseoir et écrire n’importe quoi. J’ai souvent entendu des comparaisons avec les avions du Congo Brazzaville. Mais je voudrais dire que par rapport au dossier qui est connu, qui est officiel, le Congo Brazzaville pour des raisons que tout le monde sait, a décidé de prendre cette nouvelle génération en 2004. Avec un coût à cette époque là par rapport aux fluctuations du dollar et du pétrole. Les nouveaux avions aujourd’hui, Ma 60, qui sont utilisés par la compagnie du Congo Brazzaville, sont du même âge, de la même génération que ceux du Cameroun. Ils ont été acquis pratiquement le même mois. Et moi j’ai les documents qui montrent les coûts. J’ai eu la possibilité de comparer.

Les chiffres…

Vous voulez les chiffres? Je préfère que vous veniez me voir, pour que vous n’ayez pas l’impression que j’invente les chiffres. Par exemple, par rapport à ces pièces de rechanges dont on parle. Avant que les Chinois ne soient approchés par le gouvernement camerounais, les autorités congolaises avaient déjà obtenu que Brazzaville soit le point focal des pièces de rechange de ces avions. On allait donc construire ce grand magasin là-bas avec toutes ces pièces, de sorte qu’en cas de besoin, nous, on aille là-bas en acquérir. Eh bien, au moment des négociations, nous avons-nous aussi obtenu de nos amis chinois que nous disposions de notre propre magasin. Et tous ces coûts là ont été intégrés dans notre dossier de prêt. L’avion en donation, a été donné nu. Il fallait l’habiller, celui qui est en service depuis un certain temps. Quant à ceux de Camair-co, il faut intégrer la formation des pilotes qui nécessitaient un stage de recyclage pour piloter ces avions. Tout cela a été intégré dans l’enveloppe. Et ce sont des éléments que les gens n’ont pas. Je peux vous garantir que le coût de ces Ma 60 est le même que ceux du Congo, et même, un tout petit peu en moins.