Ceux qui espéraient voir Paul ou Chantal Biya à Bandenkop samedi dernier ont été déçus.
Ils ont brillé par leur absence aux funérailles de Rosette Marie Ndongo Mengolo, épouse Mboutchouang. En fait, rien ne laissait même présager la présence effective du couple présidentiel lors de ces funérailles de la belle-mère du chef de l’Etat. Pourtant, la présence depuis la veille des membres du gouvernement et de diverses délégations proches du pouvoir dans les villes de Bafoussam et de Bangangté ont laissé croire que Chantal Biya viendrait assister aux funérailles de sa défunte maman.
Que non! Les terres de Bandenkop se contenteront d’accueillir pour cette cérémonie, une vingtaine de membres du gouvernement, une cinquantaine de parlementaires, et plus d’une centaine de magistrats municipaux, aux côtés de diverses autres élites. Le moment fort c’est finalement l’arrivée de Ni John Fru Ndi, qui débarque juste à la fin de la messe. Pour justifier la présence de la délégation du Sdf à ces obsèques, Jean Tsomelou, le secrétaire général de ce parti explique qu’il s’agit du respect de la culture.
« Nous qui étions là, nous sommes en majorité de la culture grassfields. Le comité funérailles. Quand il y a un cri, on court assister. Nous ne sommes pas insensibles. » Cette présence du Sdf est acclamée. Une autre illustration de l’unité nationale, entend-t-on. Les qualités de femme d’unité et d’intégrité de celle qui avait le titre de reine mère avec pour nom MefeSiligap dans la cour royale Bandenkop sont mises en exergue. Cela s’illustre lors des lamentations. Les sorties des «tours de deuil » comme on les nomme communément dans la tradition locale se multiplient.
Il y a le passage de la famille Tinouwou, celle du mari de la défunte, SouopSiligap Ernest Mboutchouang. Les chefs vont laisser défiler plusieurs sociétés sécrètes, pour colorer cette cérémonie. Les familles de Rosette Mboutchouang venues de la Haute Sanaga, des régions de l’Est et du Sud vont meubler cette cérémonie au rythme de «l’Essani ». Le Cerac, et la forte délégation des reines-mères vont aussi défiler pour célébrer ces funérailles.
A cette cérémonie qui va devenir un rendez-vous des différentes localités et associations, même le Nord-Ouest dans un rythme traditionnel, va marquer sa présence. Pour clore ces funérailles, Feze Homsi Francis le chef Bandenkop va rappeler que le siège d’une reine ne reste jamais vaquant dans la tradition locale. « Je propose dont à la famille de mener des concertations pour proposer à la chefferie un successeur dans un délai raisonnable».
Les chefs traditionnels venus massivement espéraient que la famille avec laquelle ils s’étaient accordés pour organiser ces funérailles allait être là pour que le successeur soit «arrêté» et présenté officiellement. Le siège demeure pour l’instant vaquant au lendemain des funérailles de Mefe Siligap Mboutchouang née Rosette Marie Ndongo Mengolo.