Actualités of Monday, 7 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Le dernier soir et la nuit des longs couteaux : ça commence déjà au niveau de la SEMIL avec Joël Emile Bamkoui

Joël Emile Bamkoui Joël Emile Bamkoui

Une guerre ouverte a éclaté entre le chef de la division de la Sécurité Militaire (SEMIL), Joël Emile Bamkoui, et son adjoint, le colonel Samnick. Les deux officiers supérieurs se sont publiquement disputés dans la cour de la sécurité militaire vendredi dernier, révèle le lanceur d'alerte Boris Bertolt.

À l’origine de cette altercation, le colonel Bamkoui a découvert des violences infligées sans son autorisation et à son insu par son adjoint, le colonel Samnick. Vendredi dernier, Alain Ekassi, agent de renseignement récemment incarcéré dans l’affaire du contre-amiral, a été convoqué à la SEMIL suite à l’enquête ouverte par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo. Cette enquête fait suite à un scandale de corruption au sein de la gendarmerie, qui a entraîné la suspension du colonel Ekani. Alain Ekassi fait partie des premières personnes à avoir révélé l’existence du scandale de corruption de près de 30 millions Fcfa impliquant le banquier d’Afriland First Bank, Jean Gakam.
Alain Ekassi a répondu à la convocation à la SEMIL. Devant lui se trouvaient le colonel Samnick et deux militaires. Quelques minutes après son arrivée, il a été déshabillé et fouetté avec une machette. Samnick lui a demandé pourquoi il s’en prenait à Jean Gakam. Ekassi a été auditionné à deux reprises et jeté en cellule vers 13h. Il a été déshabillé et présentait des traces de violences.
Moins de deux heures après, Ekassi a été extrait de sa cellule. Sur le trajet qui l’amenait au bureau du colonel Samnick, Joël Emile Bamkoui est passé et a demandé : « Monsieur Ekassi, qu’est-ce que vous faites ici ? » Ekassi a répondu : « J’ai été convoqué. » « Et qui vous a fait ça ? » a renchéri Bamkoui. « C’est le colonel Samnick », a répondu Ekassi.
C’est alors que le colonel Bamkoui a demandé publiquement qu’on appelle Samnick. Ce dernier est arrivé et Bamkoui lui a demandé pourquoi il avait traité Ekassi de la sorte dans le cadre d’une affaire où il devait être entendu simplement comme témoin. Samnick a boude et n’a pas répondu. Bamkoui a alors clairement fait savoir à Samnick qu’ils étaient au courant qu’il avait été corrompu par Jean Gakam (le colonel Samnick s’était rendu dans les bureaux de Jean Gakam quelques jours auparavant). Samnick n’a pas digéré cette accusation et a agressé verbalement son supérieur devant d’autres agents de la SEMIL.
Dans ce contexte, le colonel Joël Emile Bamkoui a demandé la libération immédiate d’Alain Ekassi et lui a remis une somme d’argent pour se soigner des coups de machette. Il a par la suite adressé un rapport au ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.

Cette altercation intervient dans le cadre de l’enquête ouverte par le ministre de la Défense sur un scandale de corruption au sein de la gendarmerie. La suspension du colonel Ekani et les révélations d’Alain Ekassi ont mis en lumière des pratiques de corruption impliquant des hauts responsables. La dispute entre Bamkoui et Samnick montre les tensions internes au sein de la SEMIL et les défis auxquels fait face le ministre de la Défense dans sa lutte contre la corruption.

Les révélations de Boris Bertolt soulèvent des questions sur la transparence et l’intégrité au sein des forces de sécurité camerounaises. Les autorités sont appelées à prendre des mesures pour garantir que les enquêtes soient menées de manière juste et transparente, et que les responsables de violences et de corruption soient tenus pour responsables.