Le Directeur Général Adjoint de Canal 2 International croit que pour cela, Paul Biya aura du mal à obtenir les votes des populations anglophones lors de la prochaine élection présidentielle.
Le journaliste Jean-Bruno Tagne pense que Paul Biya s’est aliéné l’électorat des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest lors de son adresse à la nation du 31 décembre 2016. Le directeur général adjoint chargé de l’information à la télévision privée Canal 2 International a trouvé brutal le ton de son intervention sur la crise dans la zone anglophone.
«Dans une année préélectorale, un Président de la République qui ambitionne d’être candidat ne tient pas ce type de discours. Parce que je me demande bien ce qu’il va bien dire aux populations des zones anglophones le moment venu pour essayer de quémander leurs voix. Ça va être très compliqué parce que la rupture est presque totale», a-t-il déclaré le matin du mercredi 4 janvier 2017 sur Radio Balafon, une antenne émettant de Douala.
Pour prouver cette hostilité, l’ancien du quotidien Le Jour cite les échecs des récentes missions conduites par le chef du Gouvernement Philemon Yang dans le Nord-Ouest. «Vous avez vu que le Premier Ministre a été désavoué au moins à deux reprises. Il a été envoyé à deux reprises sur le terrain à Bamenda pour discuter avec les populations, il est reparti bredouille. La deuxième fois cela s’est très mal passé avec des violences.
Il y a une rupture entre l’élite anglophone et les populations parce que les populations se rendent compte qu’elles ne sont pas véritablement représentées par ces personnes-là qui ne représentent qu’elles-mêmes finalement».
Suffisant pour qu’il en conclue que le Président camerounais aurait dû mettre la pédale douce. «Je pense que le discours du Président de la République était inutilement martial. Alors qu’en ce moment il était question d’apaiser la situation. Même si effectivement le Chef de l’État est garant de l’ordre républicain, il n’en demeure pas moins qu’il eut fallu tenir un autre discours pour essayer d’apaiser les gens», laisse entendre un Jean-Bruno Tagne qui se demande comment les partisans de Paul Biya vont battre campagne pour leur champion.
«Atanga Nji est pratiquement persona non grata à Bamenda avec tous les autres. Je me demande bien comment ces personnes-là vont battre campagne. Si j’étais un opposant j’aurais dit que «heureusement qu’ils gagnent autrement et non par les élections libres et transparentes», rigole notre confrère.