À la veille de la 59e édition de la fête de la jeunesse camerounaise, le président Paul Biya a prononcé un discours le lundi 10 février, suscitant des réactions contrastées. Alors que certains ont salué ses annonces concernant la jeunesse et l'emploi, d'autres, notamment dans l'opposition, ont vivement critiqué le contenu de son allocution, jugée déconnectée des réalités du pays.
Un discours centré sur le football et la jeunesse
Paul Biya a débuté son discours en félicitant les Lions Indomptables pour leur qualification à la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Il a également évoqué la crise qui secoue le football camerounais, appelant à « la concorde, la solidarité et l'esprit d'équipe » parmi les acteurs du ballon rond. Pour le président, cette dynamique positive ne portera ses fruits que si les divisions sont surmontées.
Ensuite, il a consacré une partie importante de son allocution aux questions de formation et d'emploi des jeunes, annonçant la mise en place d'un nouveau cadre pour les primo-demandeurs d'emploi. Des mesures qui, selon lui, devraient permettre de relever les défis auxquels la jeunesse camerounaise est confrontée.
Une critique acerbe de l'opposition
Cependant, ces déclarations n'ont pas convaincu tout le monde. Un opposant de Paul Biya, sous le pseudonyme de BOZ, a réagi avec virulence, qualifiant le discours de « déphasé » par rapport aux réalités existentielles de la jeunesse camerounaise. Dans une déclaration cinglante, BOZ a reproché au président de se concentrer sur des sujets secondaires, comme le football, plutôt que de proposer des solutions concrètes aux problèmes socio-économiques du pays.
« Venir dans un moment important de la nation pour parler d'un entraîneur de football, c'est une insulte », a-t-il déclaré. BOZ a également fustigé ce qu'il considère comme une stratégie de diversion, accusant Paul Biya de maintenir le prix de la bière à un niveau bas pour « frelater les cerveaux » de la jeunesse et détourner son attention des vrais enjeux.
Un appel à la responsabilité et une pique à l'opposition
Dans son discours, Paul Biya a également appelé les jeunes à se préparer à l'année électorale « en toute responsabilité, dans le calme et la sérénité ». Il a mis en garde contre les « sirènes du chaos » et les « promesses fallacieuses » de ses adversaires politiques, les accusant de chercher à créer le désordre dans le pays.
Ces propos ont été perçus comme une attaque directe contre l'opposition, qui dénonce régulièrement le manque de transparence et de démocratie dans le processus électoral camerounais. Pour BOZ, ces déclarations sont une tentative de détourner l'attention des vrais problèmes, tels que le chômage massif des jeunes, la corruption et les inégalités sociales.
Une détermination à servir... mais jusqu'à quand ?
Enfin, Paul Biya a réitéré sa « détermination à servir » le peuple camerounais, une phrase qu'il avait déjà utilisée lors de son discours du Nouvel An. Ces mots ont été prononcés quelques semaines seulement après une longue absence du président, qui avait alimenté les rumeurs sur son état de santé. Pour ses détracteurs, ces déclarations sonnent creux, alors que le pays fait face à de multiples crises.