Actualités of Wednesday, 11 May 2016

Source: camer.be

Le dossier Gervais Mendo Ze embarrasse le TCS

Gervais Mendo Ze Gervais Mendo Ze

L’examen des dossi ers mettant en cause l’ex-directeur général de la Cr tv, Gervais Mendo Ze empêtré ré dans la redevance audiovisuelle et l’ancien trésorier payeur général de Yaoundé, Emmanuel Mbia Enguene emporté par le torrent des paiements des frais fictifs de justice militaire, donne du tournis au Tribunal Criminel Spécial tant la qualité des mis en cause et les montants querellés semblent manifestement embarrasser la juridiction de séant.

#GervaisMendoZe Le 22 mars dernier, le Pr Gervais Mendo Ze, ci-devant ex-directeur général de la Cameroon Radio and Television-Crtv, placé sous mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé en date du 12 novembre 2014, Jean Marie Akono Ze, ancien agent comptable à la Crtv et leurs coaccusés, étaient de nouveau présentés devant le tribunal criminel spécial pour répondre des faits de détournement de deniers publics estimés à plus de 15 milliards de francs Cfa. Des faits qui se sont déroulés courant 2004. Il s’agit de la ressource tirée du compte 470-534-Crtv domicilié à la trésorerie générale de Yaoundé où étaient logées les recettes issues de la collecte de la redevance audiovisuelle.

Trop perçu

Déjà, au cours de la dernière audience (22 mars 2016), sieur Honoré Mbang désigné par le Minfi, interrogé comme témoins de l’accusation a quelque peu planter le décor d’une partie qui s’annonce houleuse. De l’avis de ce fonctionnaire qui dévoilait les conclusions d’une enquête récente initiée par le Minfi, il ressort qu’en 2004, la trésorerie générale de Yaoundé a collecté environ 9,5 milliards au titre de la redevance audiovisuelle. Curieusement, le compte-Crtv entretenu dans les livres de cette administration a été crédité d’une bagatelle somme de 21,394 milliards, soit un écart (gonflement) de plus de 12 milliards de FCFA.

Un différentiel qui contraste avec les conclusions de la mission du contrôle supérieur de l’Etat déployée à travers les 11 circonscriptions financières de la République de juin 2007 à Avril 2008. Laquelle mission faisait état de 6 milliards encaissés par la trésorerie générale de Yaoundé contre 21 milliards décaissés par la même institution au profit de la Crtv au titre de la redevance pour la seule année 2004. Soit un écart de 15 milliards en termes de trop perçu.

S’il est constant que la Crtv, courant 2004, a indument tiré des ressources colossales du trésor public, il n’en demeure pas moins que l’office dirigé par Gervais Mendo Ze aurait bénéficié des complicités au sommet de la trésorerie générale de Yaoundé chapotée au moment des faits par feu Etogo Mbezele qui y officiait comme TPG. Des soupçons d’artificier principal de cette rapine, surtout dans l’art de gonfler les recettes, pèsent davantage et ce, à la lumières des premières auditions sur un certain Jean Marie Akono Ze.

Au soutien de cette thèse, le rapport du Minfi évoqué par son mandataire à la dernière audience fait état des recettes collectées dans le Littoral au titre de la redevance audiovisuelle de l’ordre de 2,279 milliards en 2004. Ce chiffre a été démesurément gonflé pour atteindre un volume de 7,225 milliards. Montant dont a été crédité le compte Crtv à la trésorerie générale de Yaoundé.

Exercice criminel

Dans le même intervalle de temps, la région du Centre a collecté 1,852 milliards de FCFA. Ledit montant a été pompé, amplifié au gré des humeurs des détourneurs pour atteindre la faramineuse somme de 4,199 milliards, puis balancé dans le compte Crtv. Cet exercice criminel, élargi à l’ensemble des chiffres produits pour aider à la traçabilité les recettes réelles collectées dans toutes les régions du pays a entrainé une fuite inestimable des ressources publiques. Parallèlement à ces incongruités, l’embarras du tribunal réside sur la différence des chiffres relevée entre le rapport du Consupe et celui du Minfi (trois milliards de FCFA environ).Lequel des deux rapports sera pris en compte par le TCS ?

Difficile de le savoir. Le moins que l’on puisse dire est que les montants objets du litige ne concerne qu’une infime portion de la gestion de Gervais Mendo Ze. D’autres révélations sur ses frasques managériales intégrant la totalité de son séjour (plus d’une décennie) à la tête de la Crtv ne sont pas à exclure. D’ailleurs, le nom de baptême « Volet 1» attribué à ce procès qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets semble de toute évidence cacher un autre.