Actualités of Tuesday, 16 May 2017

Source: cameroon-info.net

Le droit de réponse de Me Menye Ondo au 'Messager'

C'est dans l'affaire opposant le Sénateur Me Menye Ondo à Esono Edjo C'est dans l'affaire opposant le Sénateur Me Menye Ondo à Esono Edjo

Dans cette affaire qui captive l’attention de l’opinion publique depuis environ deux semaines, le sénateur apporte ici, des éléments qui lèvent toute équivoque, et démontreraient toute son innocence dans ce feuilleton qui a peut-être à tort, entaché son image. Ce droit de réponse a té publié dans ledit journal jeudi dernier.


Yaoundé, le 08 mai 2017

A Monsieur le Directeur de publication du quotidien Le Messager

Douala – Cameroun

Objet : Droit de réponse

Monsieur le Directeur,

Ayant fait l’objet d’une attention particulière et d’accusations malveillantes de la part de votre journal dans son édition N° 4814 du 02 mai 2017, je vous adresse ce droit de réponse que je vous demande de publier conformément à l’article 53 de la loi N°90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale au Cameroun.

En effet, en page Une, Le Messager titrait sentencieusement : « Affaire François Xavier Menye Ondo : Un sénateurdétourne l’argent de son client », renvoyant à un article de la page 4, signé de votre collaborateur, Monsieur Enaou mèNgama, avec pour titre : « Abus de confiance : Un sénateur détourne l’argent de son client ». Je vous fais observer que ledit article transpire une partialité coupable en donnant la parole à une seule partie, violant les principes journalistique de l’équilibre et juridique du contradictoire. L’auteur affirme sans nuance que : « (…) les 350 millions FCFA devant servir à acquérir un terrain ont été croqués par Pierre François-Xavier Menye Ondo… »

Pour la gouverne de vos lecteurs, je me permets dans les lignes qui suivent de rétablir les faits sur certains points, mais avant j’aimerais préciser les circonstances dans lesquelles j’ai fait la connaissance de l’intéressé. Dans les années 2000, j’ai fait la rencontre de M. Esono Edjo alors Trésorier Payeur en Guinée Equatoriale, chargé de suivre les opérations d’acquisition d’une chancellerie, de la résidence de l’Ambassadeur et d’un immeuble servant de résidence aux fonctionnaires de l’Ambassade.

Pour ces opérations dont j’ai identifié les immeubles et d’une valeur totale de 1,5 milliard, les transactions se sont bien effectuées sans que cela ne pose aucun problème. Cela m’avait d’ailleurs valu les félicitations du Président Obiang Nguema à l’époque. C’est fort de cette confiance et de la relation née entre nous que j’ai instrumenté des ventes au profit de certains de ses compatriotes.

Courant 2010, Monsieur Esono Edjo, alors Ministre des Finances, m’a saisi à l’effet d’acquérir un terrain à Douala, après avoir essuyé une première déception dans l’achat d’un terrain à problème. Je l’en ai dissuadé et lui ai proposé d’en acquérir plutôt à Yaoundé où mon cabinet a identifié un immeuble valant 350 millions de CFA. Monsieur Esono a effectivement versé cette somme dans notre compte et le vendeur l’a reçue. Un arrangement entre le propriétaire et le locataire, relatif à l’exercice du droit de préférence et à la libération de l’immeuble et non connu du Notaire, a empêché l’acquéreur de jouir de l’immeuble acheté. A la suite de quoi nous avons obtenu non sans mal la restitution des fonds. Devant la volonté insistante de notre client d’acquérir une maison à Douala, nous l’avons intéressé à un immeuble bâti d’une superficie de 1782 mètres carrés à Bonanjo, figurant dans le portefeuille de la liquidation de l’ex-Office National des Ports du Cameroun (ONPC). Le prix a été entièrement payé et encaissé par le Trésor public. Mais la mésentente entre les ministères des Finances, d’une part, des Domaines et Affaires foncières, d’autre part, a empêché la mutation des titres (M. Esono n’était pas le seul concerné).

Devant les multiples blocages, j’ai sollicité et obtenu l’arbitrage du Premier Ministre chef du gouvernement. Ce qui adébouché sur une instruction au Ministre des Finances de restituer intégralement les fonds. Un protocole d’accord a été élaboré dans ce sens. Le jour de sa signature, à savoir le 24 juin 2014, en présence du Premier Ministre, de son Secrétaire Général, du Ministre d’Etat, Ministre de la Justice Garde des Sceaux, du Ministre des Finances et du Ministre du Cadastre, des Domaines et des Affaires foncières, un message du Secrétaire Général de la présidence de la République ordonnait de surseoir à la signature dudit protocole.

Face au statu quo et ayant épuisé tous les recours administratifs, nous avons saisi le juge judiciaire pour rentrer en possession des fonds. Le Tribunal de Première Instance de Douala-Bonanjo a rendu une première décision condamnant l’Etat, mais sans autre précision. Nous avons interjeté appel. Il convient de préciser que tous les faits de procédure sont exclusivement à ma charge. Faut-il rappeler que Monsieur Esono était au courant de toutes les démarches et les a approuvées ? En guise de garantie et pour le rassurer, j’ai remis à M. Esono Edjo le Titre Foncier N° 13461/Wouri, qu’il détient toujours par devers lui. Par ailleurs, pour montrer ma bonne foi et compte tenu du fait que l’Etat retenait toujours et l’argent et l’immeuble, j’ai pris sur moi de le désintéresser en lui versant déjà 20 millions FCFA en février 2015. Toutefois, pour éviter de restituer les fonds en monnaie de singe, le client et moi-même avons convenu ensemble d’attendre la décision de justice à intervenir.

Sur le montant de 465 millions de FCFA, représentant le principal, les intérêts et les frais procéduraux de recouvrement, je laisse à l’auteur de l’article et à ses commanditaires la responsabilité de nous édifier sur le montage ayant conduit à son calcul. Je ne me reconnais pas dans les mails largement et sélectivement reproduits dans l’article et dont l’authenticité reste à vérifier.

Dans l’attente, veuillez croire, Monsieur le Directeur, en l’expression de mon désarroi devant une « enquête » qui n’honore ni le journalisme, ni la mémoire du fondateur du journal.