La ville de Douala s'est réveillée sous une pluie battante mardi, 14 mars 2017.
A l'hôpital Laquintinie de Douala, des gens vont et viennent. A la maternité de cette institution hospitalière, l'ambiance est celle des jours ordinaires. Des femmes enceintes arpentent les couloirs de ce bâtiment. Tout est calme et serein.
Pourtant, il ya un an, les images d'une femme décédée sur le perron de la maternité de cet hôpital, le ventre ouvert et d'une autre, tenant entre les mains l'enfant qu'elle venait de faire sortir des entrailles de la défunte faisait la Une des réseaux sociaux. C'est ce samedi, 12 mars 2016 que Monique Koumatékel trouve la mort dans des circonstances encore troubles.
Pourtant, l'évocation de ce drame surprend. L'oubli s'est installé. « Ah oui, je m'en souviens maintenant. Mais, il y a un an et depuis lors, on n'a plus évoqué de pareils cas dans cet hôpital », lance une dame venue accompagner sa fille sur le point d'accoucher.
Pour sa part, le personnel médical reste peu disert sur cette question. «L'hôpital va bien. Il n'y a plus de problèmes. Pourquoi voulez-vous réveiller les vieux démons. Cette affaire est malheureusement arrivée et aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé dans cet hôpital », lance au passage une infirmière.
A l'instar du corps médical, malades et visiteurs saluent les changements apportés dans cet hôpital depuis ce scandale. Des vigiles sont présents à l'entrée de l'hôpital, les heures de visites sont respectées, un service d'accueil et de renseignement est désormais disponible, des guichets automatiques ont été installés dans l'enceinte de cet hôpital.
Ces innovations font partie des réformes entreprises par Louis Richard Njock, le directeur de cet hôpital, installé à la suite de ce drame. Des cameras de surveillance sont du reste visibles à des endroits stratégiques de cet hôpital, qui bénéficie du soutien de la Commission nationale anti-corruption (Conac) dans le cadre de l'opération de lutte contre la corruption et la vente illicite des médicaments.
Formation hospitalière de 2ème catégorie, l'hôpital Laquintinie veut voir plus grand. D'ici à 2019, apprend-on, cet hôpital va se doter d'un plateau technique de qualité qui pourra lui permettre de pratiquer la télémédecine, la fécondation in vitro, de pratiquer les techniques de transplantation des organes et de réaliser la mise en fonction de l'hémodialyse et d'exceller dans les urgences-réanimations.
«Ces perspectives sont inscrites dans le projet de développement triennal de l'hôpital Laquintinie. Et certains de ces travaux ont commencé. Pour ce qui est de la télémédecine, Laquintinie dispose déjà d'un réseau internet de fibre optique et un pylône y ont également été installés.
Une convention a été signée avec l'hôpital Apollo de New Delhi pour la fécondation in vitro», notait le Dr Louis Richard Njock au cours d'une rencontre avec la presse mardi, 29 novembre 2016.