Alors capitaine de gendarmerie, il fut, le 6 avril 1984, non seulement l’un des éléments clés dans la mise en déroute des putschistes, mais aussi et surtout la sauvegarde des institutions.
Depuis lors, le désormais général de division n’a jamais cédé d’un seul pouce face aux tentatives de manipulation ou de déstabilisation du régime en place.
Il est celui qui donne même de l’insomnie au SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Le directeur de la sécurité présidentielle (Dsp), le général de division Ivo Desancio Yenwo, a de nouveau démontré sa loyauté au président Paul Biya voici un petit mois. Il s’est, de manière farouche et sans concession opposé au projet, sans concertation, de la «reprise en main des réseaux des Tic de la présidence de la République par la direction de l’informatique» initié par le secrétaire général (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh.
Invoquant des «dysfonctionnements constatés», ce dernier a demandé à la direction de l’informatique de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires en vue du fonctionnement et de la sécurisation des réseaux informatiques et de télécommunications du Palais de l’unité.
Chemin faisant, il a décidé de renvoyer à leur administration d’origine trois techniciens de la Cameroon Telecommunications (Camtel). De même, M. Ngoh Ngoh a exigé que des dispositions nécessaires et urgentes soient prises en vue de rétrocéder à la direction de l’informatique les différents codes et éléments nécessaires au bon fonctionnement des réseaux, dans le cadre d’une passation harmonieuse du service.
Connu pour être un des derniers remparts de Paul Biya, Ivo Desancio Yenwo est un homme d’honneur qui n’a plus de preuves à faire dans ses missions de protection rapprochée du chef de l’Etat, qu’il conduit depuis 2004.
Et sa hiérarchie ne l’a jamais désavoué dans cette posture ô combien délicate depuis des décennies. Elevé au grade de général de brigade le 25 septembre 2001, l’acte de bravoure le plus significatif de ce natif de la région du Nord-Ouest remonte au 6 avril 1984.
Ce jour-là, alors que le Palais de l’unité est assiégé dès 3h du matin par des soldats mutins de la Garde républicaine, il se range du côté des loyalistes et organise la résistance. La légende rapporte que le fin tacticien, alors capitaine et à la tête de 7 éléments, à travers un tunnel souterrain, a mis à l’abri le couple présidentiel dans un bunker.
Ivo Desancio Yenwo sera ainsi aux côtés de Paul Biya et de son épouse pendant que des éléments de la Dsp mettant les assaillants en déroute, et que l’armée régulière réussit à mettre les assaillants en déroute aussi bien au Palais de l’unité qu’au niveau des sites stratégiques qu’ils avaient déjà réussi à mettre sous leur contrôle.
Trente-huit ans plus tard, à l’heure où le pays s’apprête à commémorer cet événement qui a failli chambouler l’ordre institutionnel, il serait important que le rôle du galonné soit célébré pour l’Histoire du Cameroun.
A son exemple, et à divers niveaux, plusieurs gradés de l’armée camerounaise ne manquent jamais de prendre pour modèle cet homme discret, qui fait honneur à la République.