Actualités of Wednesday, 16 December 2015

Source: cameroon-info.net

Le gouvernement contredit l'étude d'Amnesty International

Laurent ESSO, MINJUSTICELaurent ESSO, MINJUSTICE

Au Cameroun, l’appréciation du respect des Droits de l’Homme varie en fonction des rapports. Alors qu’Amnesty International dresse presque toujours un tableau sombre, le gouvernement lui présente les choses différemment. C’est encore le cas avec l’année 2014. L’ONG de défense des droits humains a publié en septembre 2015, son rapport qui pointait un doigt accusateur sur l’armée au sujet des exactions dont elle se serait rendue coupable dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le rapport du gouvernement publié le 15 décembre 2015 ne présente pas les choses de la même manière. A en croire La Nouvelle Expression (Lne) le document présenté officiellement à Yaoundé par Laurent Esso, Ministre de la Justice, Garde des sceaux,  «tend à montrer que dans l’ensemble, les forces de l’ordre et de défense ont été particulièrement engagées pour faire baisser les statistiques en matière de criminalité, en ce qui concerne les pandores».

Le rapport fait ainsi savoir que «le déploiement des forces de défense dans la partie septentrionale a permis de réduire, voire annuler (presque) le phénomène des coupeurs de route ; mais le front oriental moins préoccupant a connu quelques pertes en vies humaines sur les 13 attaques perpétrées par des éléments de l’ex Seleka et Anti-Balaka».

En plus, mentionne encore notre confrère, «le rapport montre qu’en 2014, l’on a enregistré dans cette région frontalière (L’Est) en proie aux exactions renforcées par l’instabilité en Rca, 42 cas de viol contre 1418 en 2013, deux enlèvements de mineurs contre 103 il y a un an, 4 crimes violents commis avec armes à feu, contre deux de plus en 2013, et 1870 autres cas de crimes violents contre 4382 cas en 2013».

Ce résultat émane des mesures disciplinaires prises contre certains hommes en tenue: « En 2014, le Minjustice relève que 29 fonctionnaires de la police ont fait l’objet de sanctions disciplinaires, pour des atteintes à l’intégrité physique et des fautes en direction de leurs collègues ; et 15 gendarmes enquêtés pour torture, atteinte à l’intégrité physique ou à la vie, arrestation et détention arbitraire ; et sur le plan judiciaire, 18 hommes en tenue (2 officiers, 07 sous-officiers, 06 soldats de 2ème classe, 02 militaires et 01 gendarme) ont fait l’objet de poursuites devant les juridictions militaires», informe Lne.

Un autre motif de satisfaction, c’est dans le domaine de la justice: «3230 décisions de justice prononcées en faveur de la mise en liberté, contre 1084 décisions de rejet (…) 178 décisions d’accord sont intervenues, contre 59 de rejet. Le principe du double degré de juridiction a lui aussi contribué à l’augmentation substantielle des cas de remise en liberté», précise le journal.

Quelques zones d’ombre demeurent cependant, notamment à propos des femmes et des enfants. Le quotidien privé indique que « le Minjustice enregistre 2236 cas portés devant les juridictions, contre 1007 une année antérieure. Les plus grosses victimes sont les femmes et les enfants. Ainsi, 428 situations concernent les femmes contre 195 en 2014, et 657 cas concernant des enfants, contre 64 en 2013».