Actualités of Sunday, 28 January 2018

Source: afrique.le360.ma

Le jour où Georges Weah a failli devenir Camerounais…

Le président élu du Liberia a porté les couleurs du Tonnerre de Yaoundé Le président élu du Liberia a porté les couleurs du Tonnerre de Yaoundé

Le président élu du Liberia a porté les couleurs du Tonnerre de Yaoundé, l’un des clubs phares du pays lors de la saison 1987-1988. Ses performances ont attiré l’attention du sélectionneur national et de dirigeants camerounais qui lui ont proposé la nationalité,...

Le Tonnerre Kalara Club (TKC) de Yaoundé pourrait envoyer une délégation lors de l’investiture de George Weah, élu président du Liberia. Et pour cause, c’est un ancien joueur du club qui vient d’accéder aux plus hautes fonctions au sommet de l’Etat libérien. Un épisode de la carrière sportive de George Weah bien trop souvent éludé dans le cursus du joueur.

Repéré lors d’une tournée de préparation du club à Monrovia, capitale du Liberia, le président élu a porté les couleurs du TKC lors de la saison 1987-1988. Et même s’il a été débauché par l’AS Monaco à quatre journées du terme de la compétition, le titre de champion du Cameroun acquis par le club cette année-là lui revient en grande partie. Et ses anciens coéquipiers ne l’ont pas oublié.

«Cette saison-là, le club devait jouer la Coupe d’Afrique des clubs champions. Il fallait renforcer notre ligne d’attaque. C’était la personne indiquée. Il admirait beaucoup Roger Milla et ne voulait jouer que dans son club. Il était jovial et humaniste», se rappelle Dieudonné Nké, ancien coéquipier de Weah et gardien de but du TKC à l’époque.

Rapidement en effet, le Libérien s’est montré au-dessus du lot. «Weah a trôné sur le championnat camerounais. Personne ne lui arrivait au niveau de la cheville. Il a tiré le TKC vers le haut et le club a remporté le championnat. J’ai eu le bonheur de le façonner à ma manière et il ne l’a jamais oublié», déclare Jean-Paul Akono, entraîneur du TKC durant la saison 1987-1988 et vainqueur de la médaille d’or lors des JO de Sydney 2000 avec la sélection camerounaise.

Très tôt aussi, le joueur s’est caractérisé par un amour pour son pays. Détecté dans le championnat local, des dirigeants du football camerounais et le sélectionneur Claude Leroy lui proposent d’intégrer la sélection des Lions indomptables, future lauréate de la coupe d’Afrique des nations 1988 au Maroc. Une proposition déclinée par le joueur, alors qu’il aurait pu faire une grande carrière internationale.

Le Cameroun étant au summum de sa forme, avec une génération dorée ( Roger Milla, Stephen Tataw, Emmanuel Kunde, les frères Biyick, Joseph- Antoine Bell, etc.). «Je l'avais vu tellement fort avec le Tonnerre de Yaoundé que je lui avais même proposé de venir s'entraîner un peu avec nous, ce qui était complètement illégal vu qu'il était Libérien.

Puis j'ai parlé de lui à mon pote Arsène Wenger et à un ami proche du président Campora (de l'ASM), lequel a envoyé sur place Henri Biancheri, le directeur sportif du club», témoigne à ce sujet Claude Leroy dans les colonnes du quotidien sportif
Des propos corroborés par le président du TKC à l'époque dans le quotidien Cameroon-Tribune.

«Il a habité chez moi pendant un mois. A l’époque, le Liberia était dans une situation presque de non Etat. Nous lui avons proposé de devenir Camerounais. Mais il a refusé, en disant qu’il était Libérien et qu’il le restait. Comme je suis nationaliste, j’ai trouvé que c’était admirable. Nous aurions pu le garder plus longtemps, si Arsène Wenger ne nous l’avait pas arraché. On dit maintenant que c’est lui qui l’a découvert. Mais il est parti du Cameroun en étant déjà très célèbre en Afrique», indique Pierre Semengue, aujourd’hui président de la Ligue de football professionnel du Cameroun.

Le destin de George Weah aurait pu être différent s’il avait opéré ce choix. Mais il a gardé des liens avec le Cameroun. La dernière fois qu’il a foulé le sol du pays, c’était lors du jubilé de Patrick Mboma en 2012.