Le journaliste Camerounais ex exil Michel Biem Tong est dans tous ses états. Il en veut à l'activiste Sébastien Ebala qu'il accuse d'avoir porté des accusations graves et infondées contre une ONG. En effet dans une lettre ouverte publiée sur son les réseaux sociaux ce 11 juin 2022, le journaliste reproche à l'activiste d'avoir attaqué injustement et gratuitement la Directrice Exécutive du REDHAC, Maximilienne Ngo Mbe. Michel Biem Tong se plaint que dans une radio basée à Yaoundé, Sébastien Ebala a déclaré que Maximilienne Ngo Mbe a distrait de l'argent qui lui était destiné lorsqu'il était en prison, chose qui, selon le journaliste, n'est pas fondée.

La rédaction de camerounweb.com vous propose ci-dessous l'intégralité de son texte.

Mon cher Sébastien Ebala,

Au cours de l’émission le Grand Forum diffusée sur les antennes de la radio Dunamis FM (basée à Yaoundé) le 10 juin 2022, tu as proféré des accusations tant graves que dénuées de tout fondement contre le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (le REDHAC, dont je suis membre depuis 2015) et sa directrice exécutive Maximilienne Ngo MBE. Un organisme qui a pourtant oeuvré à ce que ton affaire puisse être jugée et la sentence rendue dans un délai raisonnable.

Je commencerai par te dire toute ma déception due à ce degré incommensurable et incompréhensible d’ingratitude car lorsqu’une personne où une entité vous a été utile au moins une seule fois dans votre vie, le geste attendu de vous et de tout individu qui, une fois dans sa vie, s’est trouvé dans le besoin, c’est de dire <>, même si cette personne ou cette entité incarne le diable en personne. De plus, j’aimerais que tu saches que si le REDHAC a hérité ton dossier judiciaire, je fais partie de ceux qui y ont contribué car si j’ai pu recouvrer la liberté fin 2018, c’est grâce aux actions de lobbying du REDHAC, entre autres. C’est cet organisme qui a mobilisé l’ambassade des Etats-Unis et de l’Union européenne qui envoyaient chacun un représentant à mon procès au Tribunal militaire de Yaoundé. Au regard d’une telle efficacité, j’ai proposé à Mme Ngo Mbe de se pencher sur ta situation carcérale, avec les résultats que tout le monde sait.

Mon cher Sébastien,

T’es-tu rappelé que de ton enlèvement par la Sécurité Militaire de l’ani***mal sau****vage Émile Bamkoui le 17 avril 2020 jusqu’au mois de juin 2021, ton affaire végétait au Tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif jusqu’à ce que le REDHAC s’en mêle et que les lignes commencent à bouger? Sais-tu qu’outrée par ton caractère primesautier et acariâtre à son égard , Maximilienne Ngo Mbe m’a appelé un jour au téléphone de toute urgence pour me dire qu’elle arrêtait toute action relative à ton affaire en justice et que c’est moi qui l’en a dissuadé ? Est-ce toi, Sébastien, qui accuse le REDHAC et Mme Ngo Mbe tous ce que j’ai entendu ?

Sébastien, très cher ami:

↔️Tu accuses Maximilienne Ngo Mbe d’avoir fait main basse sur les fonds débloqués par African Defenders, un partenaire du REDHAC, et dans la même émission, tu déclares que ton avocat Me Simh a voulu te remettre 525 000 FCFA de la part du REDHAC, offre que tu as déclinée. Je laisse le soin aux uns et autres d’y déceler une once de cohérence.

↔️Tu as déclaré au Grand Forum que tu aurais souhaité que le REDHAC te verse la totalité de l’argent débloqué pour te venir en aide et qu’il n’était nullement question qu’une partie de ces fonds soit destinée à une tierce personne ( ton avocat en l’espèce). Je tombe des nues.

Sébastien Ebala,

Lorsqu’un argent n’est pas encore à ta disposition, il demeure la propriété du donateur qui en liquide les sommes à sa guise sans rendre compte au bénéficiaire. Cet argent ne devient le tien que lorsque tu l’as encaissé et mis dans ta poche. D’où vient-il donc qu’une ONG se propose de te venir en aide mais c’est toi qui décides de comment l’aide doit être répartie et même de comment cette ONG doit te de défendre, comme si l’organisation disposait de quelqu’obligation que ce soit à ton égard ? N’est-ce pas le monde à l’envers ça ?

↔️Tu accuses Mme Ngo Mbe de manière péremptoire et non équivoque d’être derrière la lettre d’excuses à Paul Biya qui a été répandue le 11 octobre 2021 sur les réseaux sociaux. Je suis bien placé pour affirmer que cette accusation n’est que fantasme et fruit de ton imagination car il me souvient que depuis la prison et ce quelques mois avant ta sortie, tu m’as envoyé un message WhatsApp dans lequel tu m’as aussi accusé de faire partie des personnes derrière <>, après <> on ne sait où et auprès de qui. Une accusation diffamatoire que je ne pouvais tolérer et nous étions obligés de nous séparer en queue de poisson. Pourtant, lorsque cette lettre d’excuses a commencé à circuler sur Facebook, j’y ai apporté un cinglant démenti (voir capture d’écran) sur mon profil. Ancien bagnard de Kondengui, je croyais qu’un détenu ou prisonnier n’a le cœur qu’à <>, faire des mains et des pieds pour sortir de prison le plus vite et tôt possible. Mais je me rend compte que toi tu ne l’avais qu’à collecter des informations sur les combattants et défenseurs des droits humains !

Mon frère Sébastien,

Honnêtement, j’ignore le fin mot de tes attaques dirigées contre le REDHAC dont les locaux à Douala ont été cambriolés et incendiés plusieurs fois par des inconnus. Je cherche à comprendre pourquoi ce déferlement d’injures et de propos haineux contre Mme Ngo Mbe qui fait l’objet de menaces de mort à répétition, d’agressions physiques, d’incessantes convocations à la police et à la gendarmerie, tout ceci à cause de son courage de défenseur des droits humains qui lui a valu des prix tant sur le plan national qu’international.

Mon cher Sébastien,

La gratitude fait partie des vertus qui régissent les relations humaines et je crains qu’en la matière, tu aies encore du chemin à parcourir. Reconnaître les bienfaits que son prochain lui a fait c’est s’attirer une bénédiction céleste. Mais entendras-tu seulement raison ?