Politique of Thursday, 1 September 2016

Source: cameroon-info.net

Le mémorandum de l’Adamaoua fait jaser

Des militants du RDPC Des militants du RDPC

On n’a pas fini de parler du «mémorandum de l’Adamaoua». Ce document signé et envoyé au Président de la République le 31 juillet 2016 par un certain Abbo Hamadjouldé, au nom du Cercle de Réflexion des Élites de l’Adamaoua (CREA). Lequel mémorandum dénonce ce que les rédacteurs considèrent comme la faible représentation et quasi-exclusion des ressortissants de leur Région dans la sphère du pouvoir.

Au lendemain de la publication du document, des élites de l’Adamaoua s’étaient réunies à Yaoundé pour indiquer à l’opinion qu’ils n’avaient pas été associés à cette revendication. Étaient présents, le Ministre des Marchés Publics (MINMAP), Abba Sadou, le SG adjoint du Comité central du RDPC Hamadjoda Hadjoudji et Ali Béchir, le député RDPC de la Vina.

Coup de théâtre ! Une autre correspondance adressée à Paul Biya le 26 août 2016, insinue que ces pontes du régime et d’autres élites de l’Adamaoua sont de connivence avec les rédacteurs du mémorandum. Le document dont L’Œil du Sahel s’est procuré une copie s’attaque d’abord à Aladji Abbo Mohamadou. La lettre juge suspect, le silence du chef du RDPC dans la Région château d’eau.

Selon le signataire dont l’identité n’est pas dévoilée, Abbo Mohamadou pratique une «stratégie de l’autruche». Et pour cause, «en sa qualité de patron de notre formation politique dans l’Adamaoua, il n’a formulé jusqu’ici aucune proposition pour que les militants, inquiets et perturbés par ce document puissent disposer d’une information de qualité sur les réalisations du Renouveau et sa politique d’intégration nationale chère à son illustre Président, Son Excellence Paul Biya, avant de la divulguer», dénonce la lettre.

Le journal réplique par la suite que ces allégations ne sont pas toujours fondées. «Selon diverses informations, peu après la sortie du Mémorandum de l’Adamaoua, il a multiplié les consultations pour arrêter rapidement une position commune», souligne notre confrère. Le problème, c’est qu’Abbo Mohamadou n’est pas la seule élite pointée du doigt. Le richissime homme d’affaires, Nana Bouba Djoda est aussi cité.

Il lui est reproché son «indifférence actuelle sur un sujet pourtant majeur». Pour l’auteur, «ils (Abbo Mohamadou et Nana Bouba Djoda NDLR) ont les ressources nécessaires pour sonner le tocsin de la mobilisation. Pourquoi ne le font-ils pas ? Qu’attendent-ils ?», s’interroge le rédacteur de la lettre au Président.

Egalement indexé, Hamadjoda Adjoudji est accusé de se cacher «derrière le porte-parole des élites de l’Adamaoua pour dégager le plancher. Quand va-t-il pour une fois mouiller le maillot ? Quand va-t-il, même dans des médias publics, s’exprimer publiquement pour défendre vos actions en faveur de l’Adamaoua, lui qui vous accompagne depuis des lustres? Monsieur le Président de la République, le Mémorandum de l’Adamaoua est en réalité le procès de votre politique et il nous revient à nous, militants convaincus de cette Région, de lui porter la contradiction. Rien ne peut justifier le silence», indique la lettre.

Le sénateur Baba Hamadou, ancien Ministre du Tourisme et Abba Sadou ne sont pas non plus épargnés. La correspondance accuse le premier d’avoir freiné Aladji Abbo qui préparait la riposte. Le second ne se serait pas suffisamment impliqué dans la réplique au mémorandum.