Nids de poules par ci, creux par là, la route est source d’angoisse et de désolation pour les agences de voyage interurbains.
« La route ne tue pas », disait un célèbre chanteur camerounais. Cette assertion n’est pas partagée des chefs d’agence de voyage interurbains de la capitale économique qui voient multiplier par 04 leur coût de production, pour un chiffre d’affaire de plus en plus déficitaire.
Pertes en vies humaines, dégâts matériels conséquents, baisse d’activités, fuite des clients, etc., voilà le tableau peu reluisant que dresse les acteurs de ce secteur.
Au « Rond-point Deido », les agences de voyage incriminent le mauvais état des routes: « la route de l’Ouest est très mauvaise », lance Alain Djongue, le chef d’agence de Nkonsamba Express.
Ici, malgré la veille de la rentrée scolaire qui correspond à la période estivale pour les agences, sa structure est bondée de clients. Mais la joie ne se lit pas sur son visage.
En lieu et place, le patron prie pour le bon déroulement des voyages: « le mauvais état des routes abîme, nos véhicules de transport. Il faut envoyer les bus aux garages à chaque fois. Ce sont des imprévus», explique-t-il.
Le mauvais état des routes entraine une baisse de ses activités et une lenteur est observée sur le trajet Douala-Nkonssamba, long de 135 km : « les chauffeurs sont contraints à une extrême prudence à cause des creux et des cassures présents sur la chaussée ».
A l’en croire, le nombre de ses voyages a connu une baisse. Il est passé de 15 voyages par jour à 08. Le chef d’agence pointe un doigt accusateur sur le mauvais état des routes, une fois de plus.
A quelques kilomètres de son agence se trouve Eurolines, une agence qui rallie la ville de Douala à celle de Foumban dans l’Ouest Cameroun.
Et là-bas ; le constat est le même. Ce sont les mêmes préoccupations. Le mauvais état des routes équivaut à accidents de la route, baisse d’activités et baisse de productivité.
Alors, c’est le même son de cloche que chez son voisin évoqué plus haut: « les nids de poules sur la route causent beaucoup de dégâts sur les bus.
Ils nous cassent les lames de ressort. Nous sommes obligés d’être au garage tous les jours avec les voitures », renseigne Idriss. Pour lui, c’est la cause principale des accidents de la route: « c’est ce qui cause les accidents.
Pour éviter les creux, les chauffeurs se retrouvent souvent nez à nez avec les conducteurs de poids lourds ou d’autres transport en commun et un accident est vite arrivé » relaté-il.
Toutefois, il reconnait la responsabilité qui incombe aux usagers de la route : « les chauffeurs doivent être prudents, c’est vrai, mais l’état de la chaussée ne nous facilité pas la tâche », confie un chauffeur rencontré sur place.
Les passagers quant à eux, abandonnent leur sort à Dieu: « la route de l’Ouest est en piteux état. Les chauffeurs sont même très braves, quand ils nous ramènent à bon port.
Vous ne savez pas les zigzags qu’ils font pour éviter les nids de poules, et souvent ils ne réussissent pas». Pour eux, chaque arrivée est une bénédiction malgré les courbatures.
A cause du mauvais état des routes, il faut compter 3h30 pour rallier Nkonssamba et 8H de temps pour Bafoussam. Cependant, les clients les en quête de sérénité optent pour le voyage en train.